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L'Italie veut mobiliser l'ONU face à Daesh

L'Italie s'inquiète de l'avancé de l'Etat Islamique en Lybie.[©Al-FurqanMedia/AFP]

L'Italie, en première ligne face au chaos libyen, cherche à mobiliser l'ONU et les Européens pour tenter de ramener un peu de stabilité dans son ancienne colonie, redoutant l'établissement d'un "califat" sur l'autre rive de la Méditerranée.

 

Le gouvernement italien a clairement manifesté son inquiétude ce week-end face à l'avancée de l'organisation de l'Etat islamique (EI) en Libye, réclamant une mobilisation internationale forte pour contenir cette menace.

L'Egypte a semblé apporter un début de réponse en bombardant lundi des positions en Libye de l'EI en représailles après l'assassinat de 21 chrétiens égyptiens par ces jihadistes.

 

De nouvelles mesures contre l’EI sont demandées

A la suite de cette première intervention étrangère en Libye contre le groupe islamiste radical, les présidents égyptien Fattah al-Sissi et français François Hollande ont appelé conjointement à une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU pour décider de "nouvelles mesures" contre l'EI.

"La Libye, c'est de l'autre côté de la Méditerranée, c'est très proche de nous, d'où la nécessité d'être très vigilants et d'être alliés avec les pays de la coalition, comme l'est l'Egypte", a déclaré sur la radio RMC le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

 

L’Egypte entre dans la lutte contre l’EI

Le chef de la diplomatie égyptienne Sameh Shoukry a annoncé lundi qu'il se rendrait à un sommet antiterroriste à Washington avec l'intention de plaider pour une "intervention ferme" en Libye.

Cette entrée en scène de l'Egypte est un fait nouveau à considérer toutefois avec précaution, juge de son côté le directeur de l'Institut des Affaires internationales de Rome, Ettore Greco, interrogé par l'AFP.

 

Dans le cadre de l’ONU

"Travailler avec l'Egypte est possible mais il est indispensable de vérifier si tout le monde est bien d'accord sur une stratégie commune, Le Caire ayant aussi ses propres intérêts", a-t-il ainsi relevé.

Et si l'Italie est prête à s'engager militairement, elle ne le fera que dans le cadre de l'ONU et d'une opération de maintien de la paix, a rappelé lundi le chef du gouvernement Matteo Renzi.

 

Pas le moment pour une intervention militaire

Or les conditions ne semblent guère réunies. "Il n'y a tout simplement pas de paix à maintenir", juge ainsi M. Greco.

"Ce n'est pas le moment d'une intervention militaire" en Libye, a confirmé lundi M. Renzi, interrogé sur la télévision TG5. "Il faut faire preuve de "sagesse, de prudence", a-t-il ajouté en appelant à éviter "l'hystérie".

 

L’Italie est "prête à combattre"

Ce week-end, l'Italie était apparue résolument va-t’en guerre. Le ministre des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni, a affirmé qu'elle était "prête à combattre" et celle de la Défense, Roberta Pinotti, a précisé que le pays prendrait la tête d'une coalition armée et enverrait au moins 5.000 hommes sur le terrain.

Rome cherche surtout à relancer les efforts diplomatiques pour stabiliser la Libye, à moins de 350 km de ses côtes, afin aussi d'éviter un "exode massif", selon l'expression du ministre italien de l'Intérieur Angelino Alfano, interrogé lundi dans La Repubblica.

 

Les migrants continuent d’affluer en Italie

Plus de 2.000 migrants partis des côtes libyennes ont encore été secourus ce week-end et selon les organisations internationales spécialisées, des dizaines de milliers d'autres attendent de partir.

Et le gouvernement italien a été particulièrement alarmé par un incident ce week-end quand un groupe d'hommes armés de kalachnikovs a menacé les garde-côtes italiens pour les obliger à restituer le bateau dont ils venaient d'évacuer des migrants.

 

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