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Ukraine : de nouvelles sanctions contre la Russie ?

Un tank ukrainien traverse un village de la région de Donestk, le 19 janvier 2015.[Oleksandr Stashevskiy/AFP]

Le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont annoncé samedi réfléchir à de nouvelles sanctions contre la Russie, qu'ils accusent de soutenir les séparatistes prorusses dans l'Est rebelle de l'Ukraine où 179 soldats ukrainiens ont été tués en un mois dans la bataille de Debaltseve.

 

Environ 2.500 soldats ukrainiens avaient réussi mercredi à s'extirper de ce verrou stratégique, quasiment encerclé et soumis à des bombardements quotidiens des rebelles depuis un mois.

Vingt soldats sont morts au cours de cette retraite, et la bataille a causé en un mois la mort de 179 soldats ukrainiens, a annoncé vendredi Iouri Birioukov, un proche conseiller du président ukrainien Petro Porochenko. Il a ajouté que 81 soldats étaient toujours disparus.

 

Poursuite des combats malgré la trêve

Malgré la signature des accords de Minsk 2 qui prévoyaient l'instauration d'un cessez-le-feu à partir de dimanche dernier, les rebelles avaient continué leur offensive autour de Debaltseve, dont la prise leur permet de relier les deux "capitales" séparatistes de Donetsk et Lougansk.

La poursuite des combats a provoqué la colère de Washington, qui a accusé les rebelles d'avoir "bafoué (...) plus de 250 fois" la trêve. Samedi, le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui rencontrait à Londres son homologue britannique Philip Hammond, a déclaré que le Royaume-Uni et les Etats-Unis envisageaient "des sanctions supplémentaires" à l'encontre de la Russie, dont le comportement en Ukraine est selon lui "extrêmement lâche".

 

Accusations

Le président du Conseil européen, le Polonais Donald Tusk, a lui annoncé consulter les dirigeants européens sur "les prochaines mesures" de l'UE en réaction aux violations du cessez-le-feu.

Kiev et les Occidentaux accusent la Russie de soutenir les séparatistes en leur fournissant des armes et des troupes, ce que Moscou nie farouchement.

 

Echanges à Lougansk

A Lougansk, plusieurs dizaines de soldats de chaque camp devaient toutefois être échangés samedi, première opération de cette ampleur depuis le début de l'année et nouvelle étape timide dans l'application des accords de Minsk 2.

Ceux-ci prévoient qu'après la mise en oeuvre du cessez-le-feu et le retrait des armes lourdes du front, autre mesure toujours pas appliquée, Ukrainiens et rebelles libèrent "tous les prisonniers et les otages" retenus depuis le début du conflit en avril.

 

Difficile à organiser

"Cet échange a été très difficile à organiser. Cela fait un mois et demi qu'on travaille dessus", a déclaré à l'AFP la représentante rebelle pour les droits de l'Homme, Daria Morozova.

Certains des prisonniers ukrainiens ont été blessés à Debaltseve, a constaté un journaliste de l'AFP, alors que les prisonniers étaient transportés par autobus du fief rebelle de Donetsk vers Lougansk. Selon Kiev, 110 soldats y ont été capturés cette semaine en tentant de fuir.

 

Pas de trêve

Kiev et les rebelles s'accusent mutuellement de poursuivre les combats, alors que des tirs d'artillerie résonnaient encore à Donetsk samedi matin, selon un journaliste de l'AFP.

Trois civils ont été tués par des bombardements à Avdiïvka, une ville contrôlée par Kiev située cinq kilomètres au nord de Donetsk, a annoncé samedi Viatcheslav Abroskine, chef de la police régionale pro-Kiev. Un soldat ukrainien a été tué et 40 blessés, a par ailleurs déclaré un porte-parole militaire ukrainien, Andriï Lyssenko.

 

Intimidation

Vendredi, il avait annoncé que vingt chars russes avaient franchi la frontière russo-ukrainienne à Novoazovsk, à l'extrémité sud de la ligne de front. Les Ukrainiens craignent que l'important port de Marioupol, dernière grande ville contrôlée par Kiev dans l'Est rebelle, devienne le nouveau point chaud du conflit.

Le commandant adjoint de l'Otan, le général Adrian Bradshaw, a de son côté fait part de ses craintes d'une tentative par la Russie de conquérir des territoires appartenant à des Etats de l'Alliance atlantique.

"La Russie pourrait croire que les forces conventionnelles de grande envergure qu'elle a pu mobiliser en si peu de temps... pourraient à l'avenir être utilisés non seulement pour intimider et contraindre (un Etat), mais aussi conquérir des territoires de l'Otan", a-t-il estimé.

 

Commémoration du Maïdan

Kiev célébrait par ailleurs ce week-end le premier anniversaire de Maïdan, la révolution pro-européenne ayant mené au départ du chef d'Etat prorusse Viktor Ianoukovitch. "Cette révolution a été la première, mais surtout la victorieuse bataille pour notre indépendance", a déclaré le président ukrainien Petro Porochenko devant la foule rassemblée sur la place de l'Indépendance, coeur de cette révolution.

Viktor Ianoukovitch, aujourd'hui réfugié en Russie, a promis de "revenir" pour "soulager la vie en Ukraine", dans une interview diffusée samedi à la télévision russe. A Moscou, un rassemblement "anti-Maïdan" a rassemblé 35.000 manifestants samedi, selon la police moscovite.

 

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