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L’accord de Minsk se met en place en Ukraine

Un tank ukrainien traverse un village de la région de Donestk, le 19 janvier 2015. [Oleksandr Stashevskiy/AFP]

Les autorités de Kiev et les rebelles séparatistes ont procédé dès dimanche 22 février au retrait des armes lourdes. Le respect du cessez-le-feu est toutefois fragile.

 

Il aura finalement fallu attendre dix jours pour assister aux premiers pas en avant dans le conflit qui mine l’Ukraine depuis quasiment un an. L’accord de Minsk 2, entériné le 12 février dernier par les dirigeants ­Angela Merkel, François Hollande, Vla­dimir Poutine et Petro Porochenko, prévoyait une dizaine de points à mettre en place pour pouvoir envisager la paix.

Parmi eux, l’échange de prisonniers et le retrait des armes lourdes de la ligne de front. Alors que le premier a eu lieu ce week-end, le ­second devait intervenir sous peu après l’accord entre les autorités de Kiev et les séparatistes pro-russes. Deux avancées qui font croire à une possible solution pacifiste dans le pays, même si celle-ci reste conditionnée à un cessez-le-feu encore difficile à appliquer.

 

Vers une sortie de crise

Selon le plan de paix signé en Biélo­russie il y a quelques jours, le retrait des armes lourdes de la ligne de front devait débuter le 17 février dernier pour s’achever le 3 mars. Avec quelques jours de retard, le général ukrainien, Olexandre Rozmaznine a annoncé dimanche la signature d’un accord avec les "présidents" de la République au­­to­proclamée de Donetsk Aleksandr ­Zakhartchenko et celle de Lougansk Igor Plotnitski afin de mettre en place le processus. Une décision qui devrait ­permettre l’établissement d’une zone tampon d’une profondeur de 50 à 140 kilomètres et, par conséquent, la baisse d’intensité des combats.

La veille, chaque camp a affiché un autre signe de bonne volonté en procédant au premier échange de prisonniers depuis la signature de l’accord de paix, le plus important depuis le début de l’année. Au total, 139 soldats ukrainiens et 52 combattants rebelles ont pu ­retrouver les leurs. "Il y a des premiers signes qui montrent que nous pourrions aller dans le sens d’une certaine détente, a ­estimé le ministre allemand des ­Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, optimiste face à ces avancées.

 

Toujours pas de cessez-le-feu 

Malgré des efforts notables de part et d’autre, le premier et plus important des points de l’accord de Minsk, le cessez-le-feu, reste toujours inappliqué. Si les combats se sont faits plus rares ces dernières quarante-huit heures, Kiev a ­dénombré pas moins de douze attaques sur ses positions dans la nuit de samedi à dimanche. Et après avoir perdu le contrôle de la ville de Debaltseve, les forces ukrainiennes craignent un assaut des séparatistes sur le port stratégique de Marioupol. Selon elles, les rebelles auraient renforcé leur présence autour de la dernière grande ville de l’Est ­détenue par Kiev.

Mais pour les Occidentaux, les responsables de l’échec du cessez-le-feu sont à chercher du côté de Moscou. "Nous savons avec certitude ce que la Russie a fourni et aucune propagande ne peut cacher ces actions", a déclaré samedi John Kerry. Afin d’inciter le Kremlin à œuvrer pour la paix, le ­secrétaire d’Etat américain a évoqué la "mise en place de nouvelles sanctions, qui auraient un impact très négatif sur l’économie russe". Une stratégie qui, malheureusement, ne s’est pour le moment pas montrée efficace.

 

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