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Etats-Unis : vers l'exécution d'une seizième femme en 40 ans

Kelly Gissendaner pourrait devenir ce lundi 2 mars la 16ème femme à être exécutée aux Etats-Unis depuis le rétablissement de la peine de mort dans le pays en 1976. [CC / Paul Buck/AFP/Archives]

A moins d'un sursis de dernière minute, une femme devait être exécutée lundi soir en Géorgie (sud-est des Etats-Unis), portant à seize le nombre de prisonnières à être mises à mort à l'échelle du pays en quatre décennies.

 

Aucun recours n'avait été déposé en début de matinée lundi devant la Cour suprême, a-t-on appris auprès d'une porte-parole de la plus haute instance des Etats-Unis, dernier rempart pour arrêter une exécution.

L'exécution par injection de Kelly Gissendaner, 46 ans, est programmée lundi à 19H00 (23H00 GMT) au pénitencier de Jackson, au sud d'Atlanta, selon les autorités pénitentiaires de Géorgie.

 

L'exécution reportée grâce à la neige

Elle avait été reportée de quelques jours en raison d'une forte tempête de neige annoncée dans la région d'Atlanta.

Si aucun ultime appel n'aboutit à un sursis avant la fin du compte à rebours, la prisonnière devrait être la seizième femme à être exécutée depuis le rétablissement de la peine de mort aux Etats-Unis en 1976. Pendant ce temps, 1.387 hommes ont été exécutés dans le pays, selon le Centre d'information sur la peine capitale (DPIC).

 

Elle avait recruté son amant pour assassiner son mari

Mme Gissendaner a été condamnée à mort pour l'assassinat en février 1997 de son mari, duquel elle s'était séparée à plusieurs reprises et avait même divorcé avant de se remarier. Elle avait recruté son amant pour perpétrer le meurtre et toucher son assurance-vie. Son petit ami, Gregory Owen, avait plaidé coupable et témoigné contre elle au procès en 1998. Il avait lui-même écopé de la réclusion criminelle à perpétuité.

Son avocat d'alors l'avait persuadée de ne pas plaider coupable car "elle était une femme et elle n'avait pas elle-même tué" son mari.

 

Pas de clémence

La semaine dernière, le bureau des grâces de Géorgie a refusé de lui accorder sa clémence. Cette instance, la seule à pouvoir commuer une peine dans cet Etat, avait pourtant entendu 21 témoignages en faveur de la prisonnière, y compris ceux de ses deux enfants. Lundi, les avocats de la prisonnière ont demandé au bureau des grâces de reconsidérer sa décision.

La prisonnière est dans le couloir de la mort de Géorgie depuis seize ans, où elle est aussi la seule femme enfermée. Ce serait également la première exécutée en sept décennies dans cet Etat.

La Géorgie, qui a exécuté 57 hommes depuis 1976, dont deux cette année, est à l'origine du moratoire sur la peine de mort en 1972 aux Etats-Unis et du rétablissement de celle-ci quatre ans plus tard : la Cour suprême avait pris ces décisions suite à des plaintes de condamnés de cet Etat.

 

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