En direct
A suivre

La justice suédoise propose d'entendre Assange à Londres

Le fondateur de Wikileaks, Julian Assange, le 27 février 2012 à Londres.[AFP]

Le Parquet suédois a fait volte-face vendredi en proposant d'interroger à Londres le fondateur de Wikileaks, Julian Assange, dans l'espoir de faire progresser une enquête pour viol bloquée depuis que l'Australien s'est réfugié dans une ambassade.

 

"La procureure Marianne Ny a envoyé aujourd'hui (vendredi) une requête aux avocats de Julian Assange pour savoir s'il accepterait qu'on l'entende à Londres et qu'on prélève son ADN", a-t-il indiqué dans un communiqué.

Cette annonce est un revirement de la justice suédoise, qui avait jusque-là opposé une fin de non-recevoir à M. Assange, qui plaidait pour cette solution.

Réfugié dans l'ambassade d'Équateur depuis juin 2012, il échappe à un mandat d'arrêt européen que la Grande-Bretagne compte exécuter dès qu'il posera le pied dehors. La police britannique surveille les lieux à cet effet 24 heures sur 24.

L'Australien a logiquement accepté la proposition et la Grande-Bretagne s'est dite prête à assister le magistrat suédois.

"Nous coopérerons à l'enquête. Il acceptera", a déclaré à l'AFP son avocat suédois Per Samuelsson, qui a rapporté que son client était "heureux" de cette avancée dans une enquête pour viol qu'il a toujours nié.

"C'est quelque chose que nous réclamions depuis quatre ans. En même temps il est agacé que cela ait pris autant de temps au parquet de franchir ce pas", a ajouté l'avocat.

 

Peur d'être extradé vers les Etats-Unis

M. Assange affirme craindre que la Suède l'extrade ensuite vers les États-Unis pour son rôle dans la publication par le site internet Wikileaks de 250.000 télégrammes diplomatiques américains et 500.000 rapports militaires classés secrets défense.

 

Prescription en août

Le Parquet a dit avoir changé d'avis car "plusieurs des faits qui lui sont reprochés seront prescrits en août 2015, à savoir dans moins de six mois".

"Ma position a été que les conditions pour l'entendre à l'ambassade londonienne sont telles que la qualité de cette audition serait lacunaire et qu'il faut qu'il soit présent en Suède en vue d'un éventuel procès. Cette position tient toujours", a expliqué Mme Ny.

Mais "maintenant le temps commence à manquer et je dois par conséquent accepter une perte de qualité dans l'enquête", a-t-elle ajouté.

Si les avocats de la défense donnent leur assentiment, la Grande-Bretagne devra accepter qu'un acte d'enquête soit effectué sur son sol par des magistrats étrangers, et l'Équateur de leur ouvrir sa porte.

Le pays sud-américain avait accordé l'asile à M. Assange en août 2012, et réclame en vain depuis de pouvoir l'appliquer. Mais à défaut de pouvoir emmener l'Australien vers Quito, il s'est toujours dit favorable à l'idée d'une audition à Londres.

M. Assange est accusé par deux Suédoises d'une trentaine d'années, l'une de l'avoir violée, l'autre de l'avoir agressée sexuellement, alors que l'une puis l'autre l'hébergeait à l'occasion de conférences en Suède.

L'Australien affirme avoir de son côté que les relations avec les deux plaignantes étaient consenties.

C'est la première fois que le parquet évoque publiquement son intérêt pour l'ADN de M. Assange. Il n'a pas indiqué en quoi il pourrait lui être utile.

 

"Ils ont déjà son ADN"

"Ils ont déjà son ADN", d'après l'avocat de la défense.

Mme Ny a reconnu ne pas être certaine de faire progresser son enquête avec une audition. "Il y a une incertitude quant à ce que cela pourrait nous amener", a-t-elle écrit.

Elizabeth Fritz, l'avocate d'une plaignante, s'est félicitée de cette décision. "Nous voulons que l'enquête avance" et pour cela il était "nécessaire de changer d'avis sur le lieu de l'audition", a-t-elle déclaré à l'AFP.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités