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BCE : 35 blessés dans des heurts

Le logo de l'euro devant la BCE à Francfort.[AFP Archives]

Plusieurs milliers de manifestants ont protesté contre la politique de la Banque centrale européenne mercredi à Francfort, parfois dans la violence, alors que l'institution, qui s'estime victime de critiques "injustes", inaugurait son nouveau siège. 14 policier et 21 manifestants ont été blessés.

 

Plusieurs centaines de manifestants ont été retenus par la police, et des voitures incendiées. Des barricades enflammées avaient été dressées dans la capitale financière de l'Allemagne, le trafic des tramways et celui d'une ligne de métro suspendus. 

En milieu de journée la situation était plus calme aux abords de la BCE, mais les vitres de nombreux abris de bus et de tram étaient brisées, des pavés jonchaient le sol, et plusieurs centaines de personnes brandissaient encore des pancartes de solidarité avec les pays du sud, a constaté un journaliste de l'AFP. 

 

1,3 milliards d'euros

"BCE, arrête ton diktat", clamaient certaines, "Troïka, pillards en costumes", pouvait-on lire ailleurs, en référence aux trois institutions, dont la BCE, chargées de contrôler les avancées des réformes des pays européens en crise. 

A l'intérieur plusieurs dizaines d'invités triés sur le volet, dont l'ex-président de l'institution Jean-Claude Trichet et des personnalités politiques locales, ont participé à la cérémonie d'inauguration, dans ce bâtiment de 1,3 milliard d'euros, occupé en fait par l'institution depuis l'automne. 

 

"Adoucir les choses"

Le président actuel, Mario Draghi, a reconnu que la BCE était devenue "le centre des critiques de la part de ceux qui sont frustrés de la situation" en Europe, mais a jugé ces reproches "injustes". Son action "a visé précisément à adoucir les choses", a-t-il plaidé. 

Des centaines de voitures de police entouraient les deux tours de verre, et des barbelés avaient été déroulés autour du périmètre de sécurité, a constaté un journaliste de l'AFP. Le déploiement des forces de police - plusieurs milliers - était l'un des plus importants jamais vus à Francfort, selon la police.

 

 

Cela n'a pas empêché les manifestants, appelés par le collectif anticapitaliste Blockupy à protester contre les politiques d'austérité menées en Europe, et singulièrement en Grèce, de se diriger vers la BCE dès l'aube. 

Via Twitter la police a annoncé vers 09H15 GMT avoir déjà retenu quelque 350 manifestants.

 

10.000 personnes

Au total au moins 10.000 personnes venant de toute l'Europe étaient attendues à Francfort, venues pour certains par des bus spécialement affrétés. 

"Nous avions appelé à des manifestations paisibles, et manifestement des manifestants qui ne font pas partie de Blockupy" se sont joints au mouvement, "je le regrette", a déclaré sur place à l'AFP Hermann Schaus, député régional de Hesse, la région autour de Francfort, membre du parti de la gauche radicale Die Linke. 

 

"Nous payons"

Die Linke appartient au même titre que syndicats, ONG comme Attac et partis de gauche européens, au collectif Blockupy. Créé à Francfort début 2012, celui-ci a pris la suite du mouvement d'occupation Occupy, mais lui préfère blocades et manifestations. 

De nombreux manifestants avaient fait le voyage du reste de l'Allemagne et de l'Europe, ainsi Andrea, Allemande de 38 ans venue de Tübingen (sud), qui a "l'impression que de plus en plus que les gens puissants et riches reçoivent tout, au détriment des plus pauvres". 

 

Responsable du chômage élevé

Pour Eleonora Forenza, députée européenne communiste italienne, venue de Bari dans une grosse délégation italienne, la BCE "est responsable du chômage élevé" qui gangrène son pays. 

Miguel Urban, député européen de Podemos, parti espagnol antiaustérité en tête des sondages pour les prochaines législatives, rappelle pour l'AFP que dans son pays "les coupes budgétaires imposées par la BCE dans le cadre de la troïka font tomber des milliers et des milliers de personnes dans l'exclusion sociale et la pauvreté". 

"La BCE a invité à une fête", a-t-il ajouté, mais "c'est nous qui payons ces fêtes et (...) ces fêtes sont notre misère". 

 

 

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