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La Grèce prête à accepter les réformes mais pas l'austérité

Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis. [LOUISA GOULIAMAKI / AFP]

Le ministre des Finances Yanis Varoufakis a assuré lundi que gouvernement grec était prêt à accepter toutes les réformes voulues par les créanciers, mais il a rejeté les exigences d'une nouvelle cure d'austérité "pire que le mal".

 

Dans une tribune sur le site d'opinions "Project Syndicate", intitulée "L'austérité serait le seul motif d'échec", M. Varoufakis s'élève contre "l'idée fausse" qu'Athènes "ne peut ni ne veut mettre en oeuvre un programme de réforme économique". Au contraire, selon lui, le gouvernement "est très désireux de mettre en oeuvre un plan incluant toutes les réformes économiques sur lesquelles insistent les experts européens". De plus, souligne-t-il, cet exécutif au pouvoir depuis janvier "occupe une position unique pour conserver le soutien populaire à un programme de réformes économiques sain".

Le gouvernement de gauche radicale Syriza maintient en effet de hauts niveaux d'approbation dans l'opinion actuellement. "Agence indépendante pour les impôts, excédents primaires raisonnables permanents, programme de privatisation sensé et ambitieux combiné avec une agence de développement qui exploite les actifs publics pour créer de l'investissement, vraie réforme des retraites assurant la soutenabilité à long terme du système de sécurité sociale, libéralisation des marchés des biens et services" : selon M. Varoufakis, la Grèce est prête à tout cela. "Alors pourquoi les négociations n'ont-elles pas encore abouti à un accord? (...) C'est simple : les créanciers de la Grèce insistent sur une austérité plus forte encore pour cette année et au-delà, (...) et notre gouvernement ne peut pas, et ne veut pas, accepter un remède qui a démontré depuis cinq longues années qu'il était pire que le mal".

 

Feutrée mais inébranlable

M. Varoufakis, économiste de profession, publie à l'appui de ses dires un graphique sur l'évolution des PIB et des déficits structurels en zone euro de 2009 à 2014, qui semble montrer de façon assez criante l'effet désastreux de l'austérité sur la Grèce. Et pourtant, note-t-il, "l'insistance de nos créanciers en vue d'une plus grande austérité est là, feutrée mais inébranlable", "sous forme de leur exigence à ce que la Grèce maintienne des excédents primaires (c'est-à-dire hors charge de la dette, ndlr) élevés". 

Pour lui, cette insistance est en réalité "sans rapport avec le souci d'une réforme véritable ou d'amener la Grèce sur un chemin budgétaire soutenable". "Leur vraie motivation est une question qu'il vaut mieux laisser aux futurs historiens", conclut-il, semblant dénoncer des considérations politiques.

 

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