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Sur la côte Est de La Réunion, des promeneurs à la chasse au moindre débris

Un morceau métallique sur une plage de La Réunion [RICHARD BOUHET / AFP]

A La Réunion, la chasse au trésor pour mettre la main sur des restes du MH370 est lancée, mais quatre jours après la découverte d'un fragment d'aile susceptible de provenir du Boeing 777 de la Malaysia Airlines disparu, aucune pièce d'intérêt n'a été charriée par la mer.

 

Près de seize mois après la sortie des radars du vol MH370 avec 239 personnes à bord, la confusion règne sur les plages de l'île, où promeneurs et joggeurs traquent le moindre objet pouvant provenir de l'avion.

De nouveaux "débris métalliques" ont ainsi été découverts dimanche matin par des badauds, puis remis aux forces de l'ordre locales pour qu'ils soient confiés aux enquêteurs de la gendarmerie des transports aériens.

Une source proche de l'enquête avait affirmé qu'ils avaient été placés sous scellés, mais une source judiciaire a démenti deux heures plus tard "tout placement sous scellés d'objet ou de débris susceptibles de provenir d'un avion, dans le cadre de la procédure judiciaire en cours" : les promeneurs n'ont récolté jusqu'ici que de la vulgaire ferraille.

 

"Une chasse au trésor"

"Il y a une sorte d'esprit +chasse au trésor+ qui est en train de s'installer et on nous appelle pour tout et parfois n'importe quoi", s'inquiète-t-on de source proche de l'enquête.

"Les gens sont plus vigilants. Le moindre objet métallique qu'ils vont trouver sur la plage, ils vont penser qu'il appartient au vol MH370. Mais des objets, il y en a tout le long de la côte, la mer en rejette continuellement", explique Jean-Yves Sambimanan, directeur de la communication de la commune de Saint-André où mercredi a été découvert le fragment d'aile qui pourrait appartenir au Boeing 777 de la Malaysia Airlines disparu le 8 mars 2014.

Sur la plage de l'Etang du Bois rouge, de rares promeneurs locaux scrutaient ce week-end les gros galets et le sable noir jonchés de détritus divers et variés. La côte Est est inhospitalière à cet endroit et personne ne vient se baigner dans les eaux tumultueuses de l'Océan indien.

 

Plusieurs débris retrouvés sur les plages

Luc Gounet, 62 ans, a préféré apporter sa trouvaille - une barre en aluminium d'environ 70 cm de long - au commissariat local. "Si ça fait partie de l'avion, ce serait dommage que je ne l'apporte pas", explique-t-il à l'AFP.

Dans le même temps, à Saint-Denis un autre promeneur a trouvé lui aussi une pièce métallique d'environ 10 cm sur 10, qui a été emportée par les gendarmes. Elle comporte une sorte de poignée recouverte de cuir, sur laquelle sont inscrits deux idéogrammes. 

Le jour de la découverte du fragment d'aile, des hélicoptères de la gendarmerie avaient survolé les côtes mais, depuis, plus rien. Et seuls les promeneurs, dont l'attention est désormais en éveil, ramassent ce qui leur semble suspect.

 

'Une tête d'épingle' dans l'Océan indien 

"Tout le monde se pose la question" de savoir pourquoi des recherches ne sont pas organisées par les autorités pour ratisser systématiquement toute la côte, souligne M. Sambimanan, qui espère toutefois que des moyens seront déployés dès que l'expertise du flaperon aura bien confirmé qu'il appartient au Boeing disparu.

Mais pour Roland Troadec, un océanographe local, "il faut savoir raison garder".

Il est "concevable" qu'un objet ayant une bonne flottabilité comme le fragment d'aile puisse arriver sur les côtes de La Réunion depuis la zone Est de l'océan, porté par le grand courant sud-équatorial, estime-t-il : mais "ce que représente La Réunion dans l'Océan indien, c'est une tête d'épingle" et ce courant est "complexe, avec des avancées, des tourbillons, des reculs". 

En outre, il "s'ouvre en entonnoir" vers le Nord ou le Sud en fonction de sa progression vers l'Ouest et la période de l'année, souligne-t-il, jugeant "faible" la probabilité que d'autres débris de l'avion puissent arriver sur l'île. 

Mais Anielle, qui ne souhaite pas donner son identité, s'est déplacée depuis la côte Ouest de l'île pour parcourir la plage. Elle avoue être venue chercher des "pièces à conviction" et brandit fièrement un sac en plastique bleu contenant une pièce métallique rouillée.

Elle n'a pas prévu de le déposer à la gendarmerie, mais plutôt de le garder en "souvenir" si dans la semaine les experts confirmaient que le bout d'aile retrouvé est bien lié au vol MH370.

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