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Meurtres en Virginie : les armes dans le viseur

Le meurtre de deux journalistes en Virginie relance le débat sur les armes à feu aux Etats-Unis. [DR]

La fusillade de Virginie, qui a fait deux morts mercredi, relance le débat sur le contrôle des armes aux Etats-Unis. Un problème aussi bien politique que sociétal.

 

"Nous ne pouvons plus attendre". Mercredi, quelques heures après les meurtres d’Alison Parker et d’Adam Ward par Vester Lee Flanagan, en direct à la télévision, Hillary Clinton n’a pas hésité à remettre le débat sur la table. "Nous devons agir pour arrêter la violence par armes à feu", implorait la candidate démocrate à la présidence sur son compte Twitter, "le coeur brisé" et "en colère".

Car au delà de l’émotion immense qui s’est emparée du pays, ce drame pose une nouvelle fois la question du contrôle des armes à feu. Selon le Washington Post, 248 fusillades (au moins quatre personnes touchées par balles) ont eu lieu lors des 238 derniers jours. Rien que cet été, neuf paroissiens noirs sont morts dans une église de Charleston (le 17 juin) et cinq militaires ont été abattus dans un centre de recrutement (le 16 juillet).

 

Barack Obama impuissant

Exprimant lui aussi sa tristesse, Barack Obama a appelé le Congrès américain a prendre ses responsabilités. Car le président américain n’a pas attendu les drames de ces derniers mois pour tenter de renverser la tendance. En 2012, après la mort le vingt enfants à Newton, il avait signé vingt-trois décrets allant dans ce sens, notamment afin de généraliser les contrôles d'identité et d'antécédents judiciaires et psychiatriques avant l'achat de toute arme.

Des mesures rejetés pour cinq voix au Sénat, pourtant à majorité démocrate à l’époque. La faute à un lobby des armes et à une industrie militaire ultra-puissante dans le pays, particulièrement dans les coulisses des républicains. En une phrase, le blog conservateur illustre se qui sépare les deux camps politiques : "les démocrates se soucient plus des pistolets que des victimes", estime-t-il. Mais la problématique entourant le contrôle des armes aux Etats-Unis dépasse les limites de la politique. Elle fait partie des fondements même de la société.

 

Un droit constitutionnel

Le deuxième amendement de la Constitution des États-Unis d’Amérique est clair : tout citoyen américain a le droit de porter des armes. Un principe fondateur, symbole de liberté, que la population n’est pas prête à abandonner. Obama lui-même, lors de la campagne pour sa réélection, en 2012, lui avait affiché son attachement. Et paradoxalement, les dernières tragédies renforcent ce sentiment. Pour la première fois en plus de vingt ans, davantage d'Américains soutiennent le droit au port d'armes (52%) que ceux prônant un contrôle (46%), selon sondage de l'institut Pew Research réalisé fin 2014.

Après le massacre des vingt écoliers de Newton, la National Rifle Association (NRA), un des plus puissants lobbies des armes à feu, avait ainsi suggéré d’armer les enseignants. D’autres estimaient même que les étudiants devaient pouvoir être armés sur les campus afin de riposter à un éventuel «mass murder». Autant dire que le chemin vers plus de garde-fous reste encore long et difficile. Ce qui n’a pas empêché Hillary Clinton de promettre qu’elle "s’y attaquera" en cas d’accession à la Maison Blanche.  

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