Déjà condamnée à douze ans et neuf mois de prison, une jeune caricaturiste pourrait voir sa sentence s’alourdir. La jeune iranienne est désormais poursuivie pour "indécence" après avoir serré la main de son avocat.
Atena Farghadani, 29 ans, a admis avoir serré la main de son avocat lors d’une visite de ce dernier à la prison. Un geste totalement interdit entre un homme et une femme en Iran et condamnable par la loi.
La jeune femme, déjà condamnée à douze ans et neuf mois de prison pour avoir critiqué le gouvernement dans un de ses dessins, risquerait de voir sa peine s’alourdir de quelques années de plus. Elle est désormais poursuivie pour une "relation sexuelle illégitime s’apparentant à un adultère", selon une information d’Amnesty International.
En août 2014, Atena Farghadani avait été arrêtée pour avoir dessiné des caricatures de membres du gouvernement iranien, transformés en singes et en moutons. Ces dessins paraissaient en réaction à la décision du gouvernement d’interdire la stérilisation volontaire et de restreindre l’accès aux contraceptifs.
Trois mois plus tard, elle avait été libérée. Pour se plaindre du traitement reçu en prison, la jeune femme avait écrit une lettre à l’ayatollah Ali Khamenei, chef suprême en Iran, au président Hassan Rouhani, et au chef du Service des prisons. Sans réponse de leur part, la jeune femme avait alors décidé de publier une vidéo, où elle détaillait le traitement reçu lors de ses trois mois de captivité.
La jeune femme a alors été arrêtée une deuxième fois en janvier dernier. Au mois de juin, la sentence tombe. Elle est condamnée à plus de douze ans de prison pour "conspiration contre la sécurité nationale", "publication de propagande contre le système" et "insultes envers des membres du Parlement". Une peine qui pourrait donc être prolongée pour une poignée de mains.