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Yémen : le gouvernement revient à Aden

De la fumée s'élève au-dessus de bâtiments lors de frappes aériennes de la coalition arabe, le 16 septembre 2015 à Sanaa [MOHAMMED HUWAIS / AFP] De la fumée s'élève au-dessus de bâtiments lors de frappes aériennes de la coalition arabe, le 16 septembre 2015 à Sanaa [MOHAMMED HUWAIS / AFP]

Après six mois d'exil en Arabie saoudite, le gouvernement yéménite est revenu mercredi à Aden (sud), déclarée capitale provisoire, tandis qu'une vaste offensive se poursuit pour reprendre aux rebelles chiites le nord du pays et la capitale Sanaa.

 

Le vice-président et Premier ministre Khaled Bahah, et sept de ses ministres, sont arrivés à "Aden d'où le gouvernement va commencer à exercer ses fonctions", a rapporté l'agence officielle yéménite Saba. "Le gouvernement a transféré ses bureaux de Ryad à Aden" pour gérer les affaires du pays, a confirmé à l'AFP son porte-parole Rajah Badi.

Ce retour envoie un message politique fort sur la volonté du cabinet de reprendre en main la situation, après la reconquête cet été par les forces loyalistes de cinq provinces du sud, dont celle d'Aden, d'où elles avaient été chassées par les rebelles chiites pro-iraniens Houthis.

Le gouvernement doit organiser l'aide aux populations affectées par la guerre et l'intégration dans l'armée et la police "des combattants de la résistance populaire", a expliqué à l'AFP le ministre de l'Administration locale, Abderraqib Fatah. "Parmi les priorités du gouvernement figurent aussi la restauration et la remise en état des établissements publics", dont les locaux et les services ont été profondément perturbés depuis le début de la guerre au Yémen, a-t-il ajouté.

 

Attaque contre une église

Aucune indication n'a été fournie sur un retour du président Abd Rabbo Mansour Hadi qui s'était exilé en Arabie saoudite il y a six mois, sous la pression des Houthis qui avançaient alors dans le sud après avoir conquis la capitale Sanaa et de vastes pans du pays.

Pour les empêcher de prendre le contrôle de tout le Yémen, l'Arabie saoudite avait pris fin mars la tête d'une coalition arabe avec l'objectif affiché de rétablir l'autorité du président Hadi et de son gouvernement.

L'annonce du retour du gouvernement a coïncidé avec une attaque contre une église catholique à Aden qui, selon un responsable des services de sécurité, "pourrait être l'oeuvre (de jihadistes) d'Al-Qaïda", fortement présents dans le sud du Yémen. L'église Saint Joseph, située à Crater, l'un des principaux quartiers de la ville portuaire, était en flamme dans la matinée après avoir été saccagée la veille, ont indiqué deux témoins, ajoutant que la croix surmontant l'édifice a été détruite.

 

Refus de négocier

Des forces loyalistes yéménites à Daleh, au sud de la capitale Sanaa, le 30 août 2015 [SALEH AL-OBEIDI / AFP]
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Des forces loyalistes yéménites à Daleh, au sud de la capitale Sanaa, le 30 août 2015
 

 

Outre l'insécurité qui règne encore à Aden et dans le sud, la guerre continue de faire rage dans le centre où une vaste offensive terrestre, engagée par les forces progouvernementales et des troupes des pays du Golfe, se poursuit dans la province de Marib en vue de reconquérir la capitale Sanaa.

Neuf rebelles ont été tués et cinq autres, dont un chef de guerre, ont été capturés mercredi près de la ville de Marib où les forces progouvernementales ont progressé vers Sanaa, ont indiqué des sources militaires.

Simultanément, l'aviation de la coalition a mené de nouveaux raids sur la capitale, prenant pour cible la base aérienne d'Al-Dailami jouxtant l'aéroport international et le QG de l'état-major dans le centre-ville, selon des témoins.

Dans la nuit, des frappes ont visé le commandement des forces spéciales et des positions tenues par les Houthis et leurs alliés --des militaires restés fidèles à l'ex-président yéménite Ali Abdallah Saleh--, marquant une reprise des raids sur la capitale après une pause de deux jours, ont ajouté les mêmes sources.

En outre, au moins 20 rebelles ont péri et des dizaines ont été blessés à Mekyras, localité de la province de Baida (centre), où les forces loyalistes ont reconquis une position stratégique, a indiqué à l'AFP le général Saleh Mohamed al-Juaimalani.

Au plan diplomatique, le président Hadi a informé le médiateur de l'ONU pour le Yémen Ismaïl Ould Cheikh Ahmed de son refus de négocier avec les rebelles tant qu'ils n'auront pas accepté de mettre en oeuvre la résolution 2216 du Conseil de sécurité ordonnant leur retrait des territoires conquis depuis l'an dernier.

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