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François plaide pour l'abolition de la peine de mort

Le pape François au Congrès américain, le 24 septembre 2015 à Washington.[TONY GENTILE / POOL / AFP]

Le pape François a exhorté jeudi les élus américains à mettre la finance, l'économie et la technologie au service de la maîtrise des défis des guerres, du changement climatique et des inégalités, mettant aussi en garde contre le danger du "fondamentalisme".

 

C'est la toute première fois qu'un pape s'adresse aux deux chambres réunies du Congrès. François, 78 ans, a été accueilli par le "Speaker" de la Chambre des représentants, John Boehner, qui est catholique: "Votre Sainteté, bienvenue", lui a-t-il dit. Saluant le Congrès comme "la maison des hommes courageux", le pape s'est référé à des Américains illustres, d'Abraham Lincoln à Martin Luther King. "L'Amérique continue d'être, pour beaucoup, un pays de +rêves+".

Sous des applaudissements nourris, il a condamné "le fondamentalisme, religieux ou non, et mis en garde contre "le réductionnisme simpliste qui voit seulement le bien ou le mal, ou les justes et les pécheurs". "Le monde contemporain, avec ses blessures ouvertes, exige que nous affrontions toute forme de polarisation", a-t-il dit.

 

"Eliminer les nouvelles formes d'esclavage"

Il a appelé à "éliminer les nouvelles formes d'esclavage" et répondre à "une crise de réfugiés d'une ampleur inconnue depuis la Seconde Guerre Mondiale". "Sur ce continent aussi, des milliers de personnes sont portées à voyager vers le Nord à la recherche d'une vie meilleure. Nous ne devons pas reculer devant leur nombre" mais "répondre d'une manière toujours humaine, juste et fraternelle" à leur situation, a-t-il plaidé.

Il a par ailleurs reconnu que "tragiquement, les droits de ceux qui étaient ici longtemps (les Indiens) avant nous n'ont pas été toujours respectés". À ces peuples, "je souhaite réaffirmer ma plus haute estime". Le pape a encore demandé "l'abolition totale de la peine de mort" dans un pays où les exécutions sont encore pratiquées dans nombre d'Etats. "La société ne peut que bénéficier de la réhabilitation de ceux qui sont reconnus coupables de crimes".

 

"Le bien commun inclut la terre"

Evoquant "les peuples enlisés dans le cycle de la pauvreté", le pape a appelé le Congrès à promouvoir "la juste utilisation des ressources naturelles". Il a invité à "limiter", "orienter", "mettre la technologie "au service d'un autre type de progrès, plus sain, plus humain, plus social, plus intégral". "Le bien commun inclut la terre", a-t-il affirmé assurant que les Etats-Unis et le Congrès à majorité républicaine avaient "un rôle important à jouer" pour lutter contre le changement climatique. "C'est le moment d'actions et de stratégies courageuses", a-t-il invité fermement.

François a évoqué la résolution de crises internationales, sans mentionner Cuba ou l'Iran nommément: "Lorsque des pays qui avaient été en désaccord reprennent le chemin du dialogue -un dialogue qui aurait pu avoir été interrompu pour des raisons les plus légitimes-, de nouvelles opportunités s'offrent pour tous".

Le pape François a plaidé enfin pour la famille traditionnelle, "si importante dans la construction" de l'Amérique: "elle est menacée, peut-être comme jamais auparavant, de l'intérieur comme de l'extérieur".

La foule se rassemble à l'aube devant le Capitole à Washington, le 24 septembre 2015, avant l'arrivée du pape François [NICHOLAS KAMM / AFP]
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La foule se rassemble à l'aube devant le Capitole à Washington, le 24 septembre 2015, avant l'arrivée du pape François
 

 

A l'issue de son allocution, le pape devait saluer une foule de plus de 50.000 personnes au balcon du Capitole, situé au bout du National Mall, la grande esplanade historique au centre de Washington. La foule rassemblée au pied du bâtiment depuis l'aube, qui a suivi l'arrivée du Souverain pontife sur des écrans géants, a vivement applaudi en le voyant entrer dans Capitole. "Il donne de l'énergie aux gens, il a beaucoup d'humilité et il sert de modèle à tous les gens", a dit Nick Redmond, venu pour tenter de voir le pape saluer au balcon.

François doit ensuite quitter la capitale fédérale pour se diriger vers New York, où il est attendu jeudi après-midi. Il quittera les Etats-Unis dimanche.

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