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Japon : un manga sur une jeune réfugiée syrienne fait polémique

Devant le tollé suscité, l’artiste a retiré son dessin. [Capture d'écran Facebook]

Depuis quelques jours, un manga politique mettant en scène une enfant syrienne agite le Japon. Inspiré d’une authentique photo, il accuse les réfugiés de profiter de l’aide internationale et des avantages de la vie occidentale.

 

"Je veux vivre dans un lieu sûr et propre, goûter à la gastronomie, sortir, porter de jolies choses et vivre une vie de luxe... le tout au détriment de quelqu'un d'autre" dit la fillette en regardant le lecteur droit dans les yeux. "J’ai une idée, je vais devenir une réfugiée", peut on lire sur ce dessin inspiré d’une photo prise dans un camp de réfugiés par l’association Save The Children au Liban.

Hasumi, son auteure, classée à droite sur l’échiquier politique japonais selon la BBC, l’a publié il y a maintenant un mois sur les réseaux sociaux et il a largement été partagé par ses compatriotes. D'autres en revanche se sont émus du caractère raciste de son œuvre et ils ont lancé une pétition sur change.org pour intimer à Facebook à faire la chasse aux groupes racistes sur son réseau.

 

Le dessin retiré

Devant ce tollé, l’artiste a retiré son dessin, comme l'a indiqué le Japan Times. Mais cela ne l’a pas empêchée d’accuser ses détracteurs de mener une campagne contre elle au prétexte qu’elle signe régulièrement des dessins qui ne leur sont pas favorables.

Elle a également défendu son œuvre dans les médias en indiquant que son manga ne "mentionnait ni race, ni ressortissant d’un pays. Si j’avais dessiné un vieil homme, mon manga politique n’aurait pas attiré l'attention" s’est-elle justifié.

Pour elle, "les gens qui travaillent dur ne devraient pas souffrir des faux immigrés. Je ne nie pas qu’il existe de véritables réfugiés misérables. Mais il existe des ‘faux réfugiés’ qui agissent pour leur propre bénéfice en exploitant l'attention des médias sur les vrais pauvres réfugiés."

Le Japon a promis de donner 810 millions de dollars pour venir en aide aux réfugiés syriens et irakiens. Mais Shinzo Abe, le Premier ministre, a refusé d’accueillir des demandeurs d’asiles. Au Japon, la question de l’immigration est très controversée et très contrôlée malgré le vieillissement visible de sa population.

 

 

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