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Syrie : les Occidentaux excluent un plan russe de transition

(g-d) Le ministre des Affaires étrangères russe, Sergei Lavrov, l'émissaire de l'ONU Staffan de Mistura et le Secrétaire d'Etat américain John Kerry, lors des discussions à Vienne le 30 octobre 2015 [BRENDAN SMIALOWSKI / POOL/AFP/Archives] (g-d) Le ministre des Affaires étrangères russe, Sergei Lavrov, l'émissaire de l'ONU Staffan de Mistura et le Secrétaire d'Etat américain John Kerry, lors des discussions à Vienne le 30 octobre 2015 [BRENDAN SMIALOWSKI / POOL/AFP/Archives]

Un plan russe de transition politique en Syrie ne sera pas le point central des pourparlers sur le sujet samedi à Vienne, a estimé mercredi le l'ambassadeur britannique à l'ONU.

La Russie a diffusé un plan en huit points qui appelle à un processus de réforme constitutionnelle de 18 mois suivi d'élections. "Nous sommes au courant des propositions russes. Le plan en huit points lui-même n'est pas central dans les discussions de Vienne mais la Russie l'est", a expliqué Matthew Rycroft, ambassadeur britannique auprès de l'ONU. D'autres pays occidentaux ont rejeté le plan russe, présenté il y a près de deux semaines, car il n'apporterait pas de réponse claire quant au sort réservé au président syrien Bachar al-Assad.

Un plan "fait à la va-vite"

Un diplomate du Conseil de sécurité des Nations unies l'a même décrit comme une proposition "faite à la va-vite". Une vingtaine de pays et d'organisations internationales doivent se retrouver samedi dans la capitale autrichienne pour essayer de se mettre d'accord sur un cadre pour une transition politique en Syrie et d'aboutir à un cessez-le-feu entre le régime de Damas et les différentes factions qui composent l'opposition. Un premier round de négociations sur la crise syrienne s'était tenu à Vienne fin octobre.

La Russie et l'Iran soutiennent Damas, tandis que les Etats-Unis et leurs alliés européens et arabes soutiennent certains groupes d'opposition tout en demandant le départ du président Assad. Le plan russe fait partie d'un document intitulé "approche pour le règlement de la crise syrienne", qui appelle à instaurer une commission constitutionnelle constituée de membres de groupes d'opposition "locaux et de l'extérieur". Il est précisé que "le président syrien ne présidera pas la commission constitutionnelle".

Toujours selon le texte, des élections présidentielle et parlementaires pourront se tenir après qu'une constitution eut été votée par référendum. Sans toutefois interdire formellement à M. Assad de se présenter lors du scrutin présidentiel. "C'est juste insuffisant", a ajouté le diplomate du Conseil de sécurité, requérant l'anonymat.

"Il doit y avoir plus de clarté que cela, plus de certitude", poursuit-il. "Cela doit faire partie d'un accord final qui, au bout du compte, ne placera pas Assad au pouvoir". Des diplomates ont expliqué que l'Arabie saoudite en particulier insistait fermement pour que son rival régional, l'Iran, ainsi que la Russie se prononcent en faveur du départ de Bachar al-Assad de la scène politique.

Un diplomate russe a affirmé que le texte de Moscou était "une vision plus qu'un plan" et que des discussions sur la marche à suivre en Syrie se poursuivaient. La proposition russe n'a pas été évoquée durant une réunion du Conseil de sécurité à huis clos mardi, mais l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a exprimé l'espoir qu'un accord de cessez-le-feu puisse être trouvé à Vienne. M. de Mistura a cité une lettre reçue cette semaine du ministère syrien des Affaires étrangères qui promet de cesser de recourir à des "armes arbitraires", suggérant une pause dans les combats, ont rapporté des diplomates.

L'émissaire onusien espère qu'un cessez-le-feu donne l'occasion à des groupes d'opposition de se placer en interlocuteurs crédibles dans les négociations de paix. M. de Mistura avait appelé mardi à tirer profit de "l'élan" insufflé par les pourparlers pour sortir la Syrie de la guerre qui déchire le pays depuis quatre ans et demi. Le conflit syrien a fait plus de 250 000 personnes morts et provoqué la plus grave crise migratoire depuis la Seconde guerre mondiale.

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