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Peut-on venir à bout de Daesh en Syrie ?

Les Rafale de l'armée française mènent des raids quotidiens en Syrie. [HO / ECPAD / EMA /ARMEE DE L'AIR / AFP]

Après les attentats qui ont frappé Paris et Saint-Denis vendredi, le président François Hollande a annoncé que l’armée allait «intensifier» ses frappes contre le groupe jihadiste en Syrie.

Il pourra compter sur les Etats-Unis, dont le chef de la diplomatie, John Kerry, était présent ce mardi à Paris pour réitérer son soutien à la France. «Je suis convaincu que dans les prochaines semaines, Daesh va ressentir davantage de pression, a-t-il estimé. Nous avons gagné de plus en plus de territoires alors que Daesh en perd.»

Paris a également entamé un rapprochement avec la Russie, touchée elle aussi par le terrorisme, les services secrets russes (le FSB) ayant annoncé hier que le crash d’un avion russe dans le Sinaï, le 31 octobre, était dû à l’explosion d’une bombe.

Une unité renforcée

Afin de peaufiner la stratégie militaire à adopter, François Hollande a annoncé qu’il rencontrerait le président américain Barack Obama le 24 novembre à Washington, puis le président russe Vladimir Poutine le 26 à Moscou. Le président français souhaite ainsi bâtir «une grande coalition» contre Daesh en Syrie, un pays devenu selon lui «une fabrique de terroristes».

La France et ses alliés devraient toutefois s’en tenir pour l’instant à des frappes aériennes, «utiles car elle permettent d’endiguer la progression des islamistes», selon Frédéric Encel, auteur de Géopolitique du Printemps arabe (éd. PUF). Hier encore, les aviations française et russe ont bombardé la ville de Raqqa. Mais cette stratégie comporte ses limites. «Il serait plus efficace d’apporter une aide aux combattants au sol sur place, en armant les Kurdes», estimé Frédéric Encel. Une telle initative permettrait en effet de contourner le piège tendu par Daesh, qui souhaite attirer les troupes occidentales au sol, ce qui lui fournirait un argument de propagande pour recruter.

Rapprochement avec la Russie

Une partie de la solution pourrait toutefois venir de la Russie. En raison des liens étroits qu’entretient Vladimir Poutine avec le régime de Bachar al-Assad, Paris et Washington rechignaient jusqu’à présent à se rapprocher de Moscou. Et les alliés reprochaient à la Russie de viser les rebelles syriens plutôt que Daesh.

Mais la donne a changé après les attentats qui ont frappé Paris. Après avoir déclaré lundi devant le Congrès que «notre ennemi en Syrie, c’est Daesh (… ) même si Bachar al-Assad ne peut constituer une solution», François Hollande s’est entretenu hier par téléphone avec Vladimir Poutine, les deux dirigeants évoquant une «coordination des efforts».

Le président russe a ainsi ordonné à ses navires déployés en mer Méditerranée d’entrer en «contact direct» avec le porte-avions Charles-de-Gaulle. Celui-ci partira demain vers la Méditerranée orientale.

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