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Nigeria : 14 morts lors d'une attaque de Boko Haram

Le village a été entièrement rasé, selon un témoin. [AFP / ARCHIVES]

Quatorze personnes ont été tuées, certaines décapitées, dans un raid attribué au groupe islamiste Boko Haram sur un village qui a été entièrement détruit dans le nord-est du Nigeria, ont témoigné un habitant et un garde civil vendredi.

Des hommes armés ont investi tard jeudi soir le village de Kamuya, dans l'Etat de Borno, mitraillant les habitants, et ils ont incendié la localité toute entière. Kamuya est situé près du village dont est originaire le chef d'état-major de l'armée nigériane Tukur Yusuf Buratai.

«Ce matin (vendredi) certains d'entre nous sommes revenus dans le village. Nous avons trouvé quatorze corps. Certains ont été décapités et leur tête placée sur leur torse», a témoigné un habitant de Kamuya, Ibrahim Babagana. «Sept personnes ont été tuées par balle. Nous les avons tous enterrés. Le village a été entièrement rasé.»

Six personnes ont aussi été blessées dans l'attaque. Elles sont «soignées à l'hôpital général de Biu"», a déclaré Mustapha Karimbe, un membre de la garde civile qui aide l'armée à combattre Boko Haram, et qui a confirmé le bilan des victimes.

Les assaillants ont brûlé le village

«Les assaillants sont arrivés à pied et en vélo vers 20h» (19h00 GMT) et après avoir massacré les habitants, «ils ont brûlé tout le village», a raconté Ibrahim Babagana. Avec d'autres habitants et les blessés, il s'est enfui vers la ville de Biu, à 30 kilomètres.

Le village du chef d'état-major Buratai, ainsi que Kamuya où habite sa mère, avaient été attaqués en juillet par les rebelles islamistes. Vingt personnes avaient été tuées et de nombreuses maisons brûlées.

«Nous pensons que ces attaques sont liées au chef d'état-major qui a mis la pression sur Boko Haram depuis qu'il a été nommé» en juillet, a déclaré Ibrahim Babagana.

Le groupe islamiste vaincu à la fin du mois ?

Le gouvernement nigérian a assuré cette semaine que la rébellion de Boko Haram serait vaincue d'ici la fin décembre, conformément à la demande du président Muhammadu Buhari, qui a fait de la lutte contre la rébellion islamiste sa priorité.

Mais cette promesse apparaît difficile à tenir, selon les experts. Les attaques de Boko Haram, bien qu'en décrue, continuent dans les zones rurales du nord-est du Nigeria, et les attentats-suicides se sont multipliés dans les villes ces derniers mois, faisant plus 1 500 morts depuis la prise de fonction du président fin mai.

La rébellion de Boko Haram, et sa répression féroce par les forces de sécurité, ont fait 17 000 morts et 2,6 millions de déplacés depuis 2009.

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