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Libye, Chine, Inde : Daesh n'a plus de frontières

[MAHMUD TURKIA / AFP]

Les jihadistes de Daesh tentent d’étendre aussi bien leur territoire que leur zone d’influence. Une stratégie qui pourrait révéler quelques limites.

Il y a un peu plus d’un mois, Daesh frappait la France en plein coeur en tuant 130 personnes à Paris. Quelques jours plus tôt, le groupe jihadiste revendiquait l’explosion d’un avion russe partant d’Egypte. Deux attentats de taille qui illustrent l’élargissement du champ de bataille de l’organisation, longtemps concentré sur l’établissement de son califat à cheval sur l’Irak et la Syrie. Ces derniers mois, Daesh aurait frappé dans une dizaine de pays. De la France à la Tunisie, en passant par le Liban ou le Yémen. Mais de nombreuses autres attaques ont été inspirées par eux, notamment grâce à leur stratégie qui consiste à conquérir les terres comme les esprits.

Une vidéo en mandarin

Lundi, sur les ondes de la radio RTL, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a déclaré que Daesh, déjà présent sur les côtes libyennes, était en train de «pénétrer vers l’intérieur» du pays. Le groupe jihadiste, qui profite de l’instabilité politique et sécuritaire du pays pour s’installer, compte entre 2 000 et 3 000 combattants en Libye. La plupart étant des nationaux revenus de Syrie ou d’Irak. Une illustration du but premier de Abou Bakr al-Baghdadi d’étendre son califat.

Mais là où le chef de Daesh n’a pas de combattants, il n’hésite pas à «recruter». Pour la première fois, il y a quelques jours, un chant en Mandarin appelant les musulmans chinois à «prendre les armes pour se battre» a été publié par l’organisation. Un manifeste a également été mis en ligne invitant les membres de la communauté musulmane d’Inde à rejoindre les rangs des jihadistes ou à commettre des attaques contre les occidentaux, sous peine de subir une humiliation semblable à «l'Inquisition espagnole, où les musulmans ont été torturés à mort». Ce texte faisait également état d’un désir d’expansion en Afghanistan, pays qui pourrait servir de «porte d’entrée» vers le continent asiatique selon la Russie.

Guerre totale ou fuite en avant ?

Ces différents appels au jihad correspondent à la stratégie de Daesh de pousser les musulmans du monde entier, et particulièrement ceux vivants dans des pays majoritairement non-musulmans, à se révolter et à entrer en guerre contre leurs autorités. Un moyen d’instiller un climat de terreur chez l’ennemi. Mais le fait de passer la vitesse supérieure à l’international pourrait aussi illustrer une certaine fuite en avant, rendue obligatoire par une situation difficile en Syrie et en Irak.

Depuis l’intensification des frappes de la coalition, au lendemain des attentats de Paris, l’organisation cesse en effet de gagner du terrain. Le président américain Barack Obama a même annoncé hier qu’elle avait perdu 40 % de ses territoires en Irak. Reste à savoir si ce chant du cygne jihadiste durera encore longtemps. 

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