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Docteur Bertrand Cauchoix : "La lèpre n'est pas éradiquée"

La lèpre touche plus de 200 000 personnes par an. [C. Fohlen pour la Fondation Raoul-Follereau]

La Journée Mondiale des Lépreux se tient dimanche 31 janvier. Pour le Docteur Bertrand Cauchoix, conseiller médical à la Fondation Raoul Follereau, il est important de rappeler que ce mal est bien plus vivace qu’on ne le pense.

Quelle est la situation de la lèpre en 2015 ?

En occident, la lèpre est considérée comme une maladie moyenâgeuse car on a oublié qu’elle sévissait encore dans le monde entier. Environ 120 pays sont touchés, dont 20 qui déclarent plus de 1 000 cas par an. L’Organisation mondiale de la santé a fait l’erreur monumentale de la déclarer «éliminée en tant que problème de santé publique», mais la lèpre n’est pas éradiquée. Et ceci ne représente que la face visible de l’iceberg. La plupart des cas sont dépistés trop tard, qu’une fois au stade de l’infirmité. Il faudrait mettre au point un dispositif de dépistage massif, comme pour Ebola.

Où en est la recherche ?

Un essai clinique va bientôt débuter pour rendre plus efficace le traitement actuel qui est 100 % efficace mais trop long. Le but est de baisser sa durée à deux mois, contre 6 à 12 mois actuellement.

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Un vaccin est-il envisageable ?

C’est notre grand rêve. A la Fondation Raoul Follereau, nous soutenons une équipe américaine qui travaille actuellement sur son élaboration, mais ce n’est pas pour demain. Cela coûte cher à produire, à financer, et les pays les plus concernés sont en grande majorité les plus pauvres. C’est pour cela que les dons, qu’ils viennent de particuliers ou de sponsors, sont cruciaux pour multiplier les essais cliniques.

Que sait-on de la transmission de la maladie ?

On a longtemps cru que la lèpre ne se transmettait que d’homme à homme, mais le bacille a récemment été découvert chez les animaux. Un tatou aux Etats-Unis et un écureuil roux en Ecosse. Celui de l’écureuil est différent de celui de l’humain, mais cela représente une grande avancée pour la recherche. On peut désormais se concentrer sur les différentes relations entre l’homme et les rongeurs.

Votre mission dépasse-t-elle le cadre de la médecine ?

Nous nous battons également pour changer l’image de la lèpre. Le malade, même une fois guéri, reste souvent malade toute sa vie dans la tête des gens. Il est primordial de lutter pour la réinsertion et contre l’exclusion de ces personnes. 

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