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Hillary Clinton va-t-elle réussir son pari ?

Hillary Clinton compte sur le vote de la communauté noire pour remporter l'investiture démocrate. [US Embassy]

Grande favorite pour succéder à Barack Obama, l’ancienne première dame a rencontré de vraies difficultés depuis le lancement des élections.

Qui aurait pu imaginer un tel scénario ? Après être passée aux forceps dans l’Iowa le 1er février (moins de 0,3 point d’avance), Hillary Clinton a essuyé une lourde défaite ce mardi dans la primaire du New Hampshire (39 % contre 59 %). Alors que beaucoup s’accordaient à dire qu’elle n’avait pas de réel opposant pour l’investiture démocrate, l’ancienne secrétaire d’Etat trouve en Bernie Sanders un opposant plus que crédible. De quoi faire ressurgir ses démons de 2008 où, alors favorite, elle avait été battue à l’investiture démocrate par le jeune Barack Obama.

La candidate du système

Pour ne pas revivre ce cauchemar, elle met en avant son expérience. Mais ses années passées dans le gouvernement Obama ou auprès de son mari Bill, lorsqu’il était président, sont un de ses points faibles aux yeux de ses détracteurs. En quête de changement, les Américains voient en elle la candidate de l’establishment. Un costume qui peine à mobiliser les jeunes électeurs qui ont l’impression de la voir depuis des années. Dans le New Hampshire, 74 % des électeurs démocrates (18-44 ans) privilégient Bernie Sanders. Paradoxalement, elle peine aussi à conquérir l’électorat féminin, puisque les femmes ont voté à 55 % pour le sénateur du Vermont. Certaines féministes lui reprochent d’être restée auprès de Bill après l’affaire Monica Lewinsky.

De plus, elle paye, en ce début de campagne, son déficit de sympathie auprès d’une grande partie du pays. «Elle a une difficulté à établir un vrai lien avec la population, à la séduire, à effacer le soupçon du manque de sincérité», explique Nicole Bacharan, auteur de Du sexe en Amérique (éd. Robert Laffont). Critiquée après avoir utilisé son compte personnel non protégé lorsqu’elle était secrétaire d’Etat, elle avait refusé de s’excuser, assurant qu’aucun de ces mails n’était classé «secret défense». Une information ensuite démentie par les autorités.

Hillary Clinton garde toutefois de nombreux atouts dans sa poche dans la course à la primaire. «L’investiture se gagnera très probablement en mars, pas en février», a estimé hier Robby Mook, son directeur de campagne, rappelant que vingt-huit Etats, représentant plus de 50 % des délégués démocrates, se rendront aux urnes ce mois-ci. Des Etats où le vote de la communauté noire, acquis au clan Clinton depuis les années 1990, sera beaucoup plus important.

En outre, la candidate reste la favorite au sein de son camp. «Elle a le soutien des pontes du parti démocrate, car ils savent qu’ils n’ont aucune chance pour la Maison Blanche si Sanders passe», assure Nicole Bacharan. Reste à savoir si ce soutien continuera en cas de nouvel échec. Début de réponse le 20 février, avec la primaire dans le Nevada.

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