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L’industrie porno japonaise exploiterait et maltraiterait ses actrices

L'industrie pornographique japonaise génère 4,3 milliards d'euros par an. [Gabriel Bouys / AFP]

Dans la florissante industrie pornographique japonaise, les femmes sont maltraitées et exploitées, affirme une coalition de militants et d'avocats. Cette dernière a appelé les autorités de l'archipel à renforcer la législation pour protéger les actrices. 

En effet, les aspects troubles liés à cette industrie sont rarement débattus en place publique. Les droits des personnes qui y travaillent encore moins. Dans une tentative de faire la lumière sur le côté sombre de la pornographie nipponne, des militants et des avocats réunis autour de cette cause ont tenu une conférence de presse jeudi 3 mars 2016, pour annoncer les résultats d'une étude menée sur une période de six mois en 2015. 

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Plus généralement, au cours des cinq dernières années, plus de 130 cas de jeunes femmes ayant demandé de l'aide suite à des abus sexuels ont été portés à leur connaissance. Il s'agit pour la majorité de ces affaires de mauvais traitements. Certaines actrices ont révélé avoir été contraintes de se livrer, à maintes reprises, à des rapports sexuels non protégés, et même avoir été victime de viols. Ces pratiques sont justifiées par des clauses frauduleuses dans les contrats signés par ces jeunes filles, parfois mineures.

Mieux surveiller l'industrie

Le mode opératoire est simple : les victimes, approchées dans la rue par des courtiers qui prétendent travailler dans le mannequinat, signent des contrats biaisés. Quand la victime se rend compte de la supercherie et tente de s'affranchir du document elle est menacée de poursuites judiciaires. «Ces femmes sont alors contraintes d'effectuer des performances sexuelles extrêmes contre leur volonté», a plaidé Yukiko Tsunoda, avocat, lors de la conférence de presse.

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Le groupe de militants s'est dit alarmé par le nombre croissant de jeunes femmes et d'hommes, 20 ans en moyenne, forcés de parapher ce type de contrat. Selon les avocats, une actrice japonaise s'est suicidée il y a peu. Son calvaire a commencé lorsque, menacée par plusieurs hommes, elle a été forcée de signer un contrat. Les avocats souhaitent que le gouvernement accroisse la surveillance de l'industrie et comble les lacunes juridiques qui permettent de telles pratiques.

Selon les chiffres de Japan Today, l'industrie pornographique au Japon génère 4,3 milliards d'euros par an et 20 000 films y sont réalisés chaque année.

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