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Pénurie de sperme au Canada

La pénurie est notamment due à une loi de 2004 qui interdit la marchandisation des spermatozoïdes. La pénurie est notamment due à une loi de 2004 qui interdit la marchandisation des spermatozoïdes. [Capture Youtube]

Le Canada souffre d'une pénurie de semence procréative en raison d'un cruel manque de donneurs.

Moins de dix pour cent des dons de sperme sont issus des organes des habitants du pays à la feuille d'érable, a rapporté lundi 7 mars le Huffington Post canadien. Déçus, certains adeptes des produits scrupuleusement locaux doivent désormais se procurer leur marchandise outre-atlantique ou, comme l'a pointé du doigt le quotidien Toronto Star, "auprès des services mal réglementés au sud de la frontière" (comprendre, aux Etats-Unis, le plus grand exportateur de sperme au monde). "Nous nous sommes mis dans une position très délicate, qui nous rend totalement dépendants des autres pays en matière de gamètes", a raconté au Star un avocat spécialisé dans la fertilité, accablé par la nouvelle.

La loi et la bureaucratie

La cause de cette crise de spermatozoïdes ? En 2004, les législateurs canadiens ont interdit la marchandisation des gamètes. Cette mesure a détruit le fonds de commerce des banques de sperme, désormais obligées de compter sur la seule générosité de donneurs désintéressés pour renflouer leurs caisses.

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La bonne vieille bureaucratie n'est pas non plus étrangère à cette curieuse pénurie. Les donneurs - qui "travaillent" donc pro bono - se voient en effet contraints d'endurer une série de rendez-vous et examens médicaux et de remplir pléthore de paperasses avant de pouvoir être estampillé "apte à donner". Ils doivent ensuite envoyer toutes leurs factures et reçus afin que leurs dépenses soient bien remboursées. Bref, le parcours du combattant dans un dédale administratif.

Soixante donneurs pour dix millions de kilomètres carré ?

Combien de Canadiens sont-ils prêts à remplir des formulaires en triple exemplaire, à se masturber gratuitement dans une pièce sans fenêtre, seulement pour donner vie à un enfant qu'ils ne rencontreront jamais? Selon une estimation, la réponse est soixante, pour un Etat dont la superficie avoisine les dix millions de kilomètres carré. Et presque tous ces donneurs vivent à côté de Toronto, où se trouve le siège de la seule banque de sperme du pays.

Le Canada regarde avec d'un oeil envieux le Danemark, ce petit pays d'Europe où il est estimé qu'à peu près 1 000 hommes font don de leur semence chaque semaine. Il croule tellement sous le produit qu'il doit en exporter la grande majorité, fournissant ainsi un tiers du sperme importé par le Royaume-Uni.

 

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