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Panama Papers : «la plus grosse fuite de l'histoire du journalisme»

La société offshore Mossack Fonseca est au coeur des révélations. [RODRIGO ARANGUA / AFP]

Une enquête internationale réalisée par plus de 100 journaux sur quelque 11,5 millions de documents a révélé dimanche des avoirs dans les paradis fiscaux de 140 responsables politiques ou personnalités de premier plan.

Ces documents, regroupés sous la dénomination "Panama papers" proviennent du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca, qui a lui défendu 40 ans d'expérience sans accroc. Toutefois, la manière dont ces informations ont filtré n'est pas connue. Ils ont d'abord été obtenus par le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung. Le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) a ensuite réparti le travail d'exploitation, qui a duré environ un an, entre les publications membres. L'ICIJ précise sur son site internet que 370 journalistes de plus de 70 pays y ont participé.

Le gouvernement du Panama a annoncé dimanche qu'il "coopérera vigoureusement" avec la justice si une procédure judiciaire est ouverte suite à la publication des documents. Plus de 214.000 entités offshore sont impliquées dans les opérations financières dans plus de 200 pays et territoires à travers le monde, selon l'ICIJ.  

Un coup porté aux paradis fiscaux

"Les documents montrent que les banques, les cabinets d'avocats et autres acteurs opérant dans les paradis fiscaux oublient souvent leur obligation légale de vérifier que leurs clients ne sont pas impliqués dans des entreprises criminelles", affirme l'ICIJ.  "Cette fuite sera probablement le plus grand coup jamais porté aux paradis fiscaux à cause de l'étendue des documents" recueillis, estime Gérard Rylé, le directeur de l'ICIJ cité par la BBC. "Ces révélations montrent à quel point des pratiques nocives et la criminalité sont profondément enracinées dans les places offshore", selon Gabriel Zucman, un économiste de l'université de Californie à Berkeley cité par le consortium basé à Washington.

Le monde du football, déjà ébranlé ces derniers mois par plusieurs scandales touchant les dirigeants de la Fifa, n'est pas épargné: quatre des 16 dirigeants de la fédération internationale auraient ainsi utilisé des sociétés offshore créées par Mossack Fonseca. La Fifa a ouvert une enquête sur un membre de sa commission d'éthique, l'avocat uruguayen Juan Pedro Damiani, qui s'est dit "très serein". Les documents du cabinet d'avocats font aussi apparaître les noms d'une vingtaine de joueurs vedettes, évoluant notamment à Barcelone, au Real Madrid ou encore au Manchester United. Outre le football, d'autres sports comme le hockey et le golf sont également concernés, ajoute l'ICIJ.

Les révélations, qui couvrent une période de près de 40 ans allant de 1977 à 2005, rappellent celles de Wikileaks, site spécialisé dans la diffusion de documents secrets créé en 2006. "La plus grande fuite de l'histoire du journalisme vient de voir le jour, et elle concerne la corruption", a commenté de son côté Edward Snowden, principal lanceur d'alerte sur les activités du renseignement américain.

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