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Portugal : quand un ministre promet des «gifles salutaires» à des journalistes

João Soares, 66 ans, est le fils de l'ancien président du Portugal Mario Soares. Nommé ministre de la Culture en novembre 2015, il a démissionné le vendredi 8 avril 2016. [Capture d'écran Facebook / @Cristina Rodrigues]

Le ministre portugais de la Culture, João Soares, a déclenché une vaste polémique après avoir promis sur sa page Facebook des «gifles salutaires» à deux journalistes. Il a démissionné le vendredi 8 avril.

Tout est parti d'un éditorial publié mercredi dans le quotidien portugais de référence Público. Ecrit conjointement par Augusto Seabra et Vasco Pulido Valente, les journalistes ont reproché au fils de l'ancien président socialiste de la République Mario Soares «un style marqué par le copinage, l'autoritarisme et la grossièreté». Augusto Seabra et Vasco Pulido Valente estiment en outre que la nomination de João Soares, en place depuis quatre mois, reste «inexplicable».

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«Des gilfles salutaires ne peuvent leur faire que du bien. Et à moi aussi»

Agaçé par les critiques des journalistes à son encontre publiées la veille, João Soares a écrit jeudi sur sa page Facebook que «des gifles salutaires ne peuvent leur faire que du bien. Et à moi aussi», suscitant une vague de protestations de la part des internautes. «La culture n'est pas Charlie», «la liberté d'expression est un droit» pouvait-on ainsi lire dans les nombreux commentaires postés sur les réseaux sociaux.

Em 1999 prometi-lhe publicamente um par de bofetadas. Foi uma promessa que ainda não pude cumprir. Não me cuzei com a...

Posté par João Soares sur mercredi 6 avril 2016

Le Premier ministre monte au créneau

Acculé, João Soares a fini par présenter ses excuses quelques heures après avoir publié son sulfureux post : «Je suis un homme pacifique, je n'ai jamais frappé personne. Je n'ai pas réagi à des opinions, mais à des insultes. Je demande pardon si je les ai effrayés».

Le Premier ministre du Portugal, Antonio Costa est quant à lui intervenu jeudi soir en s'excusant à son tour auprès des deux journalistes, Augusto Seabra et Vasco Pulido Valente, et en rappelant à l'ordre son ministre de la Culture. «Même au cours de conversations de comptoir, les ministres ne doivent jamais oublier qu'ils sont membres du gouvernement et qu'ils doivent modérer leurs paroles et leurs émotions», a-t-il déclaré.

Mais face à la polémique, João Soares a finalement préféré démissionner vendredi. «J'ai présenté ma démission au Premier ministre Antonio Costa», pour des raisons de «profonde solidarité avec le gouvernement et son projet politique de gauche», indiquant aussi «ne pas vouloir renoncer au droit à la liberté d'expression et d'opinion». Le journaliste Augusto Seabra a salué une décision «saine» et estimé que João Soares avait «démontré qu'il ne savait pas se comporter en ministre».

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