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Francis Sorin : "Un Tchernobyl Français est plus qu'improbable"

La centrale française de Civaux, au sud de Poitiers, possède une procédure rigoureuse en cas d'urgence. [GUILLAUME SOUVANT / AFP]

Trente ans après la catastrophe de Tchernobyl, survenue le 26 avril 1986, les craintes concernant l'énergie nucléaire persistent.

Pour Francis Sorin, ancien membre du Haut Comité pour la Transparence et l'Information sur la Sécurité Nucléaire, les risques sont toutefois minimes.

Quel impact a eu Tchernobyl sur la sûreté nucléaire ?

La catastrophe de Tchernobyl est arrivée sur un certain type de réacteur, complètement différent de ceux utilisés en occident. Sur un plan technique, les enseignements de ce drame n'ont donc pas été primordiaux. Mais c'est l'étendue du panache de radioactivité sur le continent européen qui a montré à tous les acteurs internationaux l'ampleur possible d'une contamination.

Et Fukushima ?

Fukushima a eu davantage de répercussions. Dans la centrale japonaise, les réacteurs ont été privés d'eau pour les refroidir, ainsi que d'électricité. Des mesures ont été prises depuis pour renforcer les systèmes de sauvegarde de ces deux fluides essentiels. En France, cette catastrophe a également conduit EDF à constituer une Force d'Action Rapide Nucléaire pour intervenir rapidement en cas d'accident.

Une nouvelle catastrophe comme Tchernobyl vous paraît-elle possible ?

Cela me paraît plus qu'improbable sur des réacteurs français, et plus généralement occidentaux. L'accident est toujours possible, mais tout indique que les conséquences seraient relativement limitées. Quant aux réacteurs semblables à celui de Tchernobyl, de type RBK, [onze sont encore en activité, en Russie, ndlr] ils ont été améliorés sur le plan de la sûreté.

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Certains craignent d'autres menaces, comme un détournement d'avion.

Les réacteurs de type EPR possèdent une double enceinte concue pour résister à un l'impact de plein fouet d'un avion commercial. La plupart des autres centrales sont également solides, et ce type d'attaque produirait des dégâts limités.

Les services de sécurité européens ont également fait part de leur inquiétude concernant l'intérêt montré par certans jihadistes pour les centrales.

Il existe depuis plusieurs années des systèmes de sécurité destinés à éviter toute intrusion ou sabotage. Et si la préoccupation s'est confirmée depuis les attentats, des moyens dissuasifs sont mis en place.

 

Francis Sorin est l'auteur de "Déchets nucléaires : où est le problème ?" (Editions EDP Sciences).

 

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