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Syrie : nouvel effort diplomatique pour sauver les pourparlers

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov (d) et son homologue américain, John Kerry, le 16 mai à Vienne  [Leonhard Foeger  / POOL/AFP] Washington va remettre sur la table les trois objectifs fixés pour stopper la guerre. [Leonhard Foeger / POOL/AFP]

Les grandes puissances vont tenter de relancer mardi à Vienne les négociations sur la paix en Syrie qui se sont récemment heurtées, sur le terrain, à des violations de la trêve et au blocage de l'aide humanitaire.

Le Groupe internationale de soutien à la Syrie (GISS), piloté par les Etats-Unis et la Russie, est convoqué à partir de 09h dans la capitale autrichienne. Washington va remettre sur la table les trois objectifs fixés pour stopper cette guerre dévastatrice: "consolider la cessation des hostilités (...) garantir un accès humanitaire dans tout le pays et accélérer la transition politique", selon la diplomatie américaine.

C'est encore et toujours sur ce dernier point que les discussions achoppent. La feuille de route des négociateurs prévoit la mise en place au 1er août d'un organe syrien de transition politique prévu par une résolution de l'ONU, mais cette échéance paraît de plus en plus illusoire à de nombreux observateurs. "L'objectif pour août est d'avoir un cadre en place, un cadre convenu, pour une transition politique", a réaffirmé un haut responsable du département d'Etat aux journalistes à Vienne.

Le régime peu enclin à négocier

La coalition de l'opposition syrienne s'est montrée, selon lui, plus ouverte sur les modalités de négociation alors que le régime de Damas, tout en soutenant officiellement les pourparlers, ne s'y est pas vraiment engagé. "Le régime est tout simplement absent, et je pense que c'est vraiment la clef de la situation", a dit ce responsable. "Par leur soutien politique, militaire et financier à la Syrie, la Russie et l'Iran permettent de facto au régime de se maintenir et de ne pas entrer en discussions", a également déploré une source diplomatique française.

Le sort du président Bachar al-Assad n'est toujours pas tranché et constitue la principale ligne de fracture entre les puissances mondiales et régionales du GISS, un groupe de 17 pays et trois organisations internationales -- dont les Etats-Unis, la Russie, l'Arabie saoudite, l'Iran et l'Union européenne. Tout en soutenant l'effort diplomatique du GISS, Moscou et Téhéran apportent un appui militaire déterminant au pouvoir syrien sur le terrain.

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"Nous sommes loin aujourd'hui de la ligne d'arrivée", a déclaré lundi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, selon les agences de presse russes. "Mais si tout ce qui a été décidé sous les auspices du GISS et du Conseil de sécurité des Nations unies est mis en place honnêtement, il y a de fortes chances que la situation ne reste pas comme elle est", a-t-il ajouté.

Sur le terrain, une trêve entre régime et rebelles instaurée depuis fin février sous l'impulsion des Russes et des Américains a été violée à plusieurs reprises dans de nombreuses régions. Les violents combats depuis une vingtaine de jours entre des factions islamistes rivales pour le contrôle d'un fief de la rébellion près de Damas ont fait plus de 300 morts, a rapporté dimanche une ONG.

 

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