En direct
A suivre

L'espagnol, atout majeur pour le colistier d'Hillary Clinton

Le sénateur démocrate Tim Kaine et la candidate Hillary Clinton à Miami, le 23 juillet 2016. Le sénateur démocrate Tim Kaine et la candidate Hillary Clinton à Miami, le 23 juillet 2016.[Gustavo Caballero / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

Tim Kaine, le colistier d'Hillary Clinton dans la course à la Maison Blanche, s'exprime fréquemment en espagnol. Un atout de poids pour séduire l'électorat hispanique. 

L'initiative a fait date. Le 11 juin 2013, en plein débat sur la réforme de l'immigration, Tim Kaine avait demandé au Sénat l'autorisation de prononcer son discours dans la langue de Cervantes. L'accord de ses collègues obtenu, le Sénateur de Virginie s'était exprimé pendant quatorze minutes dans un espagnol fluide, pour défendre le texte en débat. 

Juridiquement, rien ne s'y oppose. Les États-Unis n'ont en effet jamais adopté de langue officielle au niveau fédéral, même si le gouvernement travaille en anglais. Mais la démarche était inédite, et elle a projeté Tim Kaine sur le devant de la scène.

C'est au cours d'une année passée au Honduras en tant que missionnaire jésuite, au milieu de ses études, que le démocrate est devenu bilingue. Un avantage sérieux alors que quelque 37 millions d'Américains, soit 13% de la population, parlent espagnol à la maison, selon le bureau fédéral du recensement. 

Dans un article du New Yorker, le journaliste Léon Krauze raconte comment il a interviewé Tim Kaine pour le talk-show hispanophone "Al Punto". "J'ai été particulièrement impressionné par sa vivacité dans une langue qui n'est pas la sienne". Et lorsqu'à l'issue de l'entretien, Léon Krauze a souligné l'aisance de son invité en espagnol, celui-ci a répondu : "C'est bon, je ne suis pas Cervantes". 

A lire aussi : Hillary Clinton choisit Tim Kaine comme colistier

Durant les prochains mois, Tim Kaine aura probablement de multiples occasions de répondre à d'autres interviews en espagnol, pour des médias américains comme pour des médias étrangers. Or, personne ne semble susceptible de lui faire face sur ce terrain dans le camp républicain. Marco Rubio et Jeb Bush, adversaires de Donald Trump pendant la primaire, sont tous deux hispanophones, mais ils ont été écartés de la campagne républicaine au profit de sénateurs anti-immigration. 

Or, selon un récent sondage, 26% des latino-américains préféreraient voter pour un candidat parlant couramment l'espagnol. Le fait que Tim Kaine soit catholique pratiquant, comme 62% des hispaniques aux États-Unis, pourrait constituer un atout supplémentaire. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités