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Quelle Europe post-Brexit ?

Theresa May va devoir négocier avec Angela Merkel pour sortir de L'union européenne. [John MACDOUGALL / AFP]
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Plus de deux mois après le choc du référendum, les 27 souhaitent acter rapidement la séparation et se pencher à présent sur la vie sans Londres.

Après le traumatisme, place aux actes. Ce mercredi, plus de deux mois après le tremblement de terre vécu par le Vieux continent après la décision du Royaume-Uni de quitter l’Union européenne, le président de la Commission Jean-Claude Juncker doit prononcer un «discours de l’Union» très attendu. L’occasion de poser les bases d’une reconstruction de l’UE. Désormais à 27, celle-ci doit concrétiser au plus vite la sortie de Londres pour pouvoir commencer à imaginer l’avenir sans elle.

Un calendrier opaque

S’il a un temps été évoqué la possibilité de revenir en arrière ou d’organiser un nouveau vote (une pétition a reçu le nombre de signatures suffisant pour être débattue au Parlement), la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne aura bien lieu. «Brexit signifie Brexit», comme l’a répété à plusieurs reprise Theresa May. Mais la Première ministre britannique n’est pas forcément en accord avec ses (ex)partenaires européens quant au calendrier de ce divorce.

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Alors que le président du Conseil européen Donald Tusk a invité Londres à «démarrer le processus le plus tôt possible», la locataire du 10 Downing street a appelé à des négociations «en douceur». Concrètement, elle n’a pas l’intention de déclencher le fameux article 50 du Traité de Lisbonne, activant le retrait d’un membre de l’UE, avant la fin de l’année. Les instance européennes espèrent toutefois qu’elle le fera avant mai 2017, pour que le pays soit exclu avant les élections européennes de 2017 (deux ans de négociations étant prévus).

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Mais si le gouvernement britannique est flou sur la forme, il l’est aussi sur le fond. Jusqu’ici, May s’est en effet contenté de déclarer qu’elle souhaitait obtenir de ses négociations avec l’UE «le meilleur accord pour le commerce» et «un certain contrôle» sur l‘immigration. «Nous ne dévoilerons pas notre jeu prématurément», a-t-elle précisé la semaine dernière au Parlement. Pour autant, elle devra avancer ses pions en première puisque les 27 ont d’ores et déjà annoncé qu’aucune décision ne serait entérinée avant une sortie effective.

Eviter d’autres départs

En attendant, l’Union européenne commence à agir comme si Londres était déjà partie et réfléchit au moyen de remonter la pente, de recréer un bloc continental uni. Ce sera l’objectif principal du sommet de vendredi à Bratislava (Slovaquie). Pour cela, les nations doivent faire taire les autres éventuelles velléités de départs en faisant comprendre à chaque membre qu’il a son importance.

Un objectif qui devrait passer aussi bien par la sécurité (création d’une véritable défense commune) que par l’économie (relance des investissements dans l’Union). Reste à savoir si cela sera suffisant pour faire oublier les nombreux désaccords et le premier départ d’un membre de l’Union depuis sa création. 

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