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Shimon Peres, dernier des pères fondateurs d'Israël, est mort

Shimon Peres le 17 décembre 2014 [ERIC FEFERBERG / AFP/Archives] Shimon Peres le 17 décembre 2014 [ERIC FEFERBERG / AFP/Archives]

Il avait vu naître son propre pays. L’ancien président israélien Shimon Peres s’est éteint dans la nuit du mardi 27 au mercredi 28 septembre, à 93 ans, des suites d’un accident vasculaire cérébral.

Avec lui, disparait toute la génération des pères fondateurs de l’État hébreu, dont il était le dernier représentant. Arrivé de Pologne à 11 ans dans un pays encore sous mandat britannique, Shimon Peres a en effet participé à la création d’Israël, nation à laquelle il a par la suite dédié sa vie. Une constance qui lui a valu une immense reconnaissance dans ce pays à l’histoire tourmentée, où les figures consensuelles sont rares.

Le 11 décembre 1995 l'ex-président américain Bill Clinton (D) et Shimon Peres, alors Premier ministre israélien [PAUL J. RICHARDS / AFP/Archives]
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Le 11 décembre 1995 l'ex-président américain Bill Clinton (D) et Shimon Peres, alors Premier ministre israélien

 

Un artisan de la paix

En plus de soixante ans de carrière, Shimon Peres a incarné différentes facettes de la politique israélienne. L’histoire retiendra avant tout la figure du négociateur des accords d’Oslo, signés en 1993 et perçus à l’époque comme la première pierre d’un processus de paix israélo-palestinien. 

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Il avait pris part aux discussions en tant que ministre des Affaires étrangères de Yitzhak Rabin. Un an plus tard, les deux hommes et leur interlocuteur palestinien Yasser Arafat s’étaient vu remettre le prix Nobel de la paix. «Nous sommes à une époque où le dialogue est la seule option pour notre monde», avait alors déclaré Shimon Peres, qui a continué à défendre ces accords des années plus tard, y compris lorsqu’ils ont commencé à se disloquer.

L'ancien leader de l'autorité palestinienne, Yasser Arafat, serre la main de Shimon Peres, au  Caire le 15 juillet 2001 [Marwan NAAMANI / AFP/Archives]
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L'ancien leader de l'autorité palestinienne, Yasser Arafat, serre la main de Shimon Peres, au Caire le 15 juillet 2001

Le dirigeant a également participé aux négociations de paix avec l’Égypte et la Jordanie, les deux seules nations arabes avec lesquelles Israël ait signé des traités de paix, respectivement en 1978 et 1994. 

Un défenseur acharné de la sécurité d'Israël

Si Shimon Peres s’est engagé corps et âmes dans le dialogue israélo-palestinien, sans jamais désespérer de voir éclore une solution au conflit, il ne fut pas pour autant un pacifiste béat. Engagé dès 1947 dans la Hagana, ancêtre de l’armée israélienne, dont il est devenu un dirigeant après la proclamation de l’État hébreu, il avait été nommé en 1953 directeur général du ministère de la défense. Dans ce cadre, il a beaucoup œuvré pour le lancement du programme nucléaire israélien. 

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Il a aussi été l’un des instigateurs de la politique d’ambiguïté développée vis à vis de l’arme atomique, dont l’acquisition n’a jamais été officiellement revendiquée par l’État. 

Premier ministre pour la seconde fois de 1995 à 1996, il a déclenché l’opération Raisins de la colère, au Liban, afin de faire cesser les tirs de roquettes du Hezbollah, et au cours de laquelle près de 120 civils ont été tués dans le bombardement d’un village. Ce drame, qui lui avait valu de nombreuses critiques, a marqué le début d’une période retrait politique. 

Shimon Peres reçu à la Maiosn Blanche par le président américain Barack Obama le 25 juin 2014 [MANDEL NGAN / AFP/Archives]
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Shimon Peres reçu à la Maiosn Blanche par le président américain Barack Obama le 25 juin 2014

 

Il est finalement revenu sur le devant de la scène en 2005, avec la création du parti centriste Kadima. Président d’Israël de 2007 à 2014, il a su donner une dimension engagée à ce titre protocolaire, défendant inlassablement une solution à deux États.  Après son départ de la présidence à 90 ans, il est resté actif à travers son Centre Peres pour la paix, qui continue aujourd’hui encore de promouvoir la coexistence entre juifs et Arabes.

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