En direct
A suivre

Nigeria : Boko Haram libère 21 lycéennes

Des lycéennes enlevées par le groupe jihadiste Boko Haram à Chibok, sur une image extraite d'une vidéo de CNN  [- / CNN/AFP/Archives] Des lycéennes enlevées par le groupe jihadiste Boko Haram à Chibok, sur une image extraite d'une vidéo de CNN [- / CNN/AFP/Archives]

21 lycéennes de Chibok, enlevées par Boko Haram il y a plus de deux ans, ont été libérées par leurs ravisseurs jeudi.

Les jeunes filles ont été échangées contre quatre prisonniers de Boko Haram ce matin, dans la région de Banki, à la frontière du Cameroun. Elles ont été amenées à Kumshe, à 15 kilomètres de Banki dans la nuit. Les quatre combattants de Boko Haram sont arrivés à Banki depuis Maiduguri dans un hélicoptère de l'armée, et ont été conduits à Kumshe dans des véhicules du CICR (Comité International de la Croix Rouge)», a rapporté cette source proche du dossier.

A lire aussi : L'un des chefs de Boko Haram ne sait ni prier, ni lire le Coran

Les jeunes filles ont ensuite été emmenées à Maiduguri, capitale du Borno, par hélicoptère, mais selon les autorités locales, elles seraient actuellement en route pour la capitale administrative Abuja. Garba Shehu, porte-parole de la présidence, a confirmé la libération, «facilitée par le CICR et gouvernement suisse» dans un communiqué, sans toutefois évoquer un quelconque échange de prisonniers.

La Croix Rouge comme interlocuteur crédible

Le CICR n'a pas souhaité commenter cette information, mais pour les experts de la région, la Croix Rouge est un «interlocuteur très crédible de la région», et ce choix de partenariat n'est pas une surprise. «Le président Muhammadu Buhari se félicite de la libération des filles, mais rappelle aux Nigérians que plus de 30.000 citoyens ont été tués par le terrorisme» de Boko Haram, ajoute le communiqué précisant que les noms des jeunes filles libérées serait bientôt dévoilés.

A lire aussi : Un groupe musulman nigérian appelle à protéger les chrétiens

Parmi les 276 lycéennes enlevées par Boko Haram le 14 avril 2014, 57 avaient réussi à s'échapper juste après le rapt, et l'une d'elles a été retrouvée par l'armée au mois de mai. Début août, un grand nombre d'entre elles étaient apparues dans une vidéo postée par leurs ravisseurs sur YouTube, après des mois de silence et d'interrogations sur leur état de santé.

Trois négociations avortées

Le chef du mouvement, Abubakar Shekau, venait juste d'être démis de ses fonctions par Daesh -auquel Boko Haram a prêté allégeance en mars 2015- et souhaitait montrer ainsi qu'il contrôle encore "la monnaie d'échange du groupe", selon Yan St Pierre, directeur de Modern Security Consulting Group. Shekau répétait alors qu'elles avaient été mariées à ses combattants et qu'un grand nombre d'entre elles avaient été tuées dans des raids de l'armée. Il avait également déclaré que des lycéenens chrétiennes enlevées avaient été converties de force à l'islam.

A lire aussi : Daesh annonce le remplacement du leader de Boko Haram

A la mi-septembre, le gouvernement nigérian avait reconnu que des négociations avec le groupe jihadiste pour la libération des lycéennes avaient échoué à trois reprises, Boko Haram n'ayant jamais finalisé les échanges. Pour M. St Pierre, cet échange "montre que Boko Haram a besoin de ressources, humaines ou financières (...) mais le petit nombre de filles libérées indique que leur prix est élevé et que le groupe doit garder des atouts dans sa poche".

Le consultant anti-terroriste remarque que l'armée nigériane n'a toujours pas commenté non plus cette libération: "elle est muette, c'est à se demander si cela a été fait avec leur consentement". L'armée nigériane mène depuis début octobre des raids aériens sur la forêt de Chibok, fief du groupe, et de sa faction conduite par le leader Abubakar Shekau. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités