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Législatives en Islande : le programme du parti Pirate

À l'image Birgitta Jonsdottir, l'une des représentantes les plus actives du parti Pirate islandais. [Halldor KOLBEINS / AFP]

Les Islandais sont appelés aux urnes ce samedi 29 octobre pour des élections législatives anticipées, conséquences du scandale des Panama Papers et de la démission du président islandais le 5 avril dernier. Depuis le début de la campagne, le Parti pirate, une formation hétéroclite d'inspiration libertaire, ne cesse de créer la surprise. Mais quel est son programme ?

Fervents défenseurs des libertés et de la démocratie directe, les Pirates islandais promettent des référendums d'initiative populaire et la transparence de la vie politique s'ils entrent au gouvernement. Des principes de leur programme ici résumés en cinq points :

Constitution

Une réforme de l'actuelle loi fondamentale datant de 1944, après l'indépendance de l'Islande du Danemark, est une «précondition préalable à l'amélioration de la société islandaise», estiment-ils. Ce projet de réforme se fonde sur le référendum consultatif d'octobre 2012. Laissé lettre morte par le gouvernement de centre-droite sortant malgré son approbation aux deux tiers, il prévoit :

- Que les ressources naturelles n'appartenant pas à des intérêts privés soient considérées comme un bien public et perpétuel.

- La sanctuarisation de droits fondamentaux comme l'accès au système de santé et un mécanisme de mise en responsabilité des élus.

- Une égale valeur des suffrages sur l'ensemble du territoire - alors qu'aujourd'hui prévaut un calcul complexe en fonction des circonscriptions.

- La création du référendum d'initiative populaire.

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Les ressources naturelles

Les Pirates veulent que «les ressources naturelles qui n'appartiennent pas à des intérêts privés soient considérées comme la propriété commune et perpétuelle de la nation».

Ils veulent assurer «une juste distribution des revenus tirés des ressources nationales». A cette fin, ils prônent une réforme du complexe système des quotas de pêche en supprimant la possibilité à leurs propriétaires de les transmettre à leur gré et en créant à la place un système d'enchères fixées par les prix du marché.

Enfin, les Pirates veulent que les entreprises de l'industrie lourde (extraction de l'aluminium par exemple, NDLR) versent une «juste contribution à la société en échange de leur droit à exploiter les ressources énergétiques du pays». Pour ce faire, ils entendent «supprimer les niches légales que ces entreprises utilisent pour expatrier leurs bénéfices sans payer d'impôt».

La Santé publique et gratuite

Grâce aux taxes sur l'exploitation des ressources naturelles et à une réforme de l'impôt sur le revenu, les Pirates veulent «protéger ce droit humain fondamental en rendant les soins médicaux et les médicaments vitaux gratuits et accessibles à tous», en particulier les soins dentaires et mentaux libéralisés. Ils promettent d'augmenter le salaire et d'améliorer les conditions de travail des personnels de santé et de mettre fin à la réduction des dépenses dans ce secteur.

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Organiser un vote sur la reprise des négociations avec l'UE

Les Pirates veulent «assurer le droit de la population à proposer et bloquer de nouvelles lois», en particulier par le biais des «technologies de l'information». Bien qu'opposés à une adhésion à l'Union européenne, ils entendent, au nom de leur idéal démocratique, faire voter les Islandais sur la reprise des négociations avec l'UE, abandonnées par la droite et le centre-droit en mars 2015.

La lutte contre la corruption

Pour les Pirates, «la transparence est la base d'une administration responsable». Nous voulons «drastiquement augmenter l'accès du public à l'information sur le processus de décision du gouvernement». Nous «pouvons restaurer la confiance dans les institutions publiques en faisant en sorte de faciliter la supervision de l'autorité par la population et de mieux identifier la corruption».

Ils promettent de renforcer les pouvoirs de l'Autorité de la concurrence et ceux du médiateur parlementaire. Proches de WikiLeaks, ils veulent «garantir le respect par le gouvernement des droits des citoyens à la vie privée, sur internet comme en dehors». Pour ce faire, ils préconisent notamment «l'abolition des lois permettant au gouvernement de rassembler des informations privées sur des citoyens et aux entreprises de les recueillir pour les revendre».

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