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Syrie : l'aide alimentaire s'épuise à Alep sous les bombes

Photo disponible sur le site du ministère russe de la Défense le 15 novembre 2016 montrant un avion de combat décollant d'un porte-avions au large des côtes syriennes lors de frappes contre des positions de l'EI [ / Ministère russe de la Défense/AFP]
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Les chasseurs-bombardiers russes et syriens frappent mercredi pour le deuxième jour consécutif la province d'Idleb et les quartiers rebelles d'Alep, où l'aide alimentaire arrive à épuisement après un siège de quatre mois.

Les bombardements aériens et d'artillerie ont causé la mort de 20 civils dont neuf enfants ces dernières 24 heures dans les quartiers rebelles d'Alep. Dans la province d'Idleb (nord-ouest), six civils ont péri dont un enfant à Kafar Jales, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Les avions militaires russes ont visé toute la nuit et jusqu'au matin plusieurs régions d'Idleb", province contrôlée par une alliance de rebelles et de jihadistes, a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'OSDH.

"Dans le même temps, l'armée de l'air du régime a bombardé les quartiers Est d'Alep", la deuxième ville syrienne divisée depuis juillet 2012 entre secteurs gouvernementaux et rebelles et que le régime entend reprendre entièrement.

Yahya Arja, un secouriste des Casques Blancs, la Défense civile dans les zones rebelles, a indiqué que les "bombardements avaient frappé des civils innocents dans leurs maisons, dont certains ont été détruites à Kafar Jales". "Nous avons travaillé toute la nuit pour fouiller les décombres et en retirer les martyrs et les survivants", a-t-il ajouté à l'AFP.

'Inexcusables'

Après un mois d'accalmie, la campagne de frappes a été relancée mardi par l'armée gouvernementale sur les quartiers rebelles d'Alep, coïncidant avec l'annonce par Moscou d'une nouvelle offensive, officiellement contre les jihadistes d'Idleb et de Homs (centre).

L'armée russe possède une puissance de feu considérable grâce aux avions qui décollent du porte-avions Amiral Kouznetsov, arrivé la semaine dernière au large des côtes syriennes.

Moscou a ainsi nettement renforcé le dispositif militaire mis en place depuis plus d'un an pour soutenir le régime du président Bachar al-Assad aux côtés de l'Iran ou du Hezbollah libanais.

Les nouvelles frappes ont été qualifiées d'"inexcusables" par Washington, qui soutient la rébellion dite modérée et a souvent accusé Moscou de viser les insurgés anti-régime sous couvert de bombarder les jihadistes. Moscou lui a répondu en dénonçant une "rhétorique" basée sur des "mensonges".

La reprise des bombardements intervient un semaine après l'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. Ce dernier a annoncé à plusieurs reprises que sa priorité était la lutte contre les jihadistes et non pas de faire tomber Bachar al-Assad comme le souhaitait Barrack Obama.

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