En direct
A suivre

70 morts dans un attentat au camion piégé en Irak

Site d'une attaque au véhicule piégé à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, le 4 novembre 2016 [ILYAS AKENGIN / AFP] Site d'une attaque au véhicule piégé à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, le 4 novembre 2016 [ILYAS AKENGIN / AFP]

Un camion piégé contenant 500 litres de nitrate d'ammonium a explosé dans une station-service remplie de cars revenant d'une importante fête religieuse dans la ville sainte chiite de Kerbala.

«Au moins 70 personnes ont été tuées, dont moins de 10 Irakiens, le reste étaient des Iraniens», a déclaré Falah al-Radhi, chef de la sécurité du conseil provincial de Babylone, où a eu lieu l'attentat. L'attaque s'est produite dans le village de Chomali, à 120 km de la capitale irakienne et à 80 km de Kerbala. Daesh affirme qu'un kamikaze «a fait exploser son véhicule au coeur du groupe (de pèlerins), faisant plus de 200 morts et blessés, dont des Iraniens», dans un communiqué cité par le centre américain de surveillance des sites jihadistes SITE.

Plan de la ville de Mossoul et de ses points clés, évolution des combats  [Thomas SAINT-CRICQ, Sabrina BLANCHARD, Simon MALFATTO / AFP]
Photo

ci-dessus
Plan de la ville de Mossoul et de ses points clés, évolution des combats
 

«Il y a des corps complètement calcinés sur les lieux», a décrit Falah al-Radhi, tandis que des images sur les réseaux sociaux montraient des débris répandus sur une large portion de l'autoroute reliant Bagdad à la ville portuaire de Bassorah (sud). 

Entre 17 et 20 millions de musulmans chiites, dont trois millions d'Iraniens, avaient afflué lundi à Kerbala, à 80 km au sud de Bagdad, pour commémorer l'Arbaïn, la fin des 40 jours de deuil pour la mort de l'imam Hussein, petit-fils du prophète Mahomet assassiné en 680. Ce grand évènement du calendrier chiite avait été placé sous haute sécurité, après avoir été pris pour cible ces dernières années par des attaques de Daesh.

Le groupe jihadiste sunnite a revendiqué plusieurs attentats en Irak depuis le début de l'offensive lancée le 17 octobre par les forces irakiennes contre Mossoul, la grande ville du nord de l'Irak devenue son fief en juin 2014. L'organisation ultraradicale est désormais quasi-encerclée dans son fief par les forces pro-gouvernementales.

Des soldats américains près de leurs véhicules blindés près d'une base de l'armée irakienne aux environs de Mossoul le 23 novembre 2016 [THOMAS COEX / AFP]
Photo

ci-dessus
Des soldats américains près de leurs véhicules blindés près d'une base de l'armée irakienne aux environs de Mossoul le 23 novembre 2016
 

Mercredi, à l'ouest de Mossoul, les forces paramilitaires du Hachd al-Chaabi («Mobilisation populaire»), dominées par les milices chiites, avaient annoncé avoir coupé la voie d'approvisionnement de Daesh entre Mossoul et Raqa, son fief en Syrie à quelque 400 km à l'ouest. Au nord et au sud, les peshmergas (combattants kurdes) et d'autres troupes se rapprochent de la ville, tandis qu'à l'intérieur même de Mossoul, les troupes d'élite irakiennes (CTS) affirment avoir repris le contrôle de plus de 40% de l'est de la ville.

Les unités du CTS ont continué jeudi de progresser rue après rue malgré une résistance féroce de Daesh, cinq semaines après le début de l'offensive. Après avoir repris le quartier d'Aden, les troupes d'élite se battent désormais dans la zone voisine d'Al-Khadraa, a indiqué jeudi à l'AFP l'un de leurs commandants, Maan al-Saadi. «Ils ne peuvent pas s'enfuir. Ils ont deux options: se rendre ou mourir», dit-il à propos des combattants de Daesh.

«Combat brutal»

Des soldats américains patrouillent près d'une base militaire de l'armée itakienne près de Mossoul le 23 novembre 2016  [THOMAS COEX / AFP]
Photo

ci-dessus
Des soldats américains patrouillent près d'une base militaire de l'armée itakienne près de Mossoul le 23 novembre 2016
 

 

La veille, la coalition internationale emmenée par Washington avait détruit l'un des derniers ponts enjambant le fleuve Tigre, qui coupe la ville en deux, afin d'empêcher Daesh de se réapprovisionner dans l'est de Mossoul. Conséquence: les jihadistes «ne peuvent plus aller nulle part, ils ne peuvent plus se réapprovisionner ni envoyer des renforts», a affirmé à l'AFP le colonel américain John Dorrian, un porte-parole de la coalition. 

Malgré tout, la bataille de Mossoul est loin d'être terminée. «C'est un combat extraordinairement dur, brutal, mais il est inévitable et les Irakiens vont les battre», a fait valoir le haut gradé américain. La résistance des combattants islamistes est féroce: attaques suicide, voitures piégées, snipers, dissimulation d’explosifs dans les maisons et immeubles. Et la partie ouest de la ville, où se concentrent la plupart des bastions jihadistes, reste à conquérir. Ses ruelles étroites promettent de compliquer les déplacements des blindés des forces gouvernementales.

La présence d'une importante population civile au cœur de la ville réduit la capacité des troupes irakiennes à recourir à l'arme lourde contre les jihadistes. Mais les dirigeants du pays veulent éviter une destruction massive de Mossoul. Il resterait encore à Mossoul plus d'un million de civils, dont la fuite est rendue très difficile par l'intensité des combats.

Le nombre de civils en fuite stagne pour l'heure à près de 70.000 personnes, selon l'Office international des migrations (OIM). Depuis lundi, seules quelques centaines de déplacés supplémentaires ont été recensés.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités