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Tchernobyl inaugure son gigantesque dôme

Le nouveau dôme de confinement opérationnel fin 2017, assurera la sécurité du site pour les 100 prochaines années.[HO / EBRD press-service / AFP]

L’Ukraine inaugure mardi le dôme de confinement qui permettra d’isoler le réacteur accidenté de la centrale de Tchernobyl.

En forme d’arche, la structure métallique de 25.000 tonnes, pour 108 mètres de haut et 162 mètres de long, assurera la sécurité du site pour les 100 prochaines années. Coût des travaux : 2,1 milliards d’euros, le tout financé par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd). Le dispositif sera opérationnel fin 2017, le temps d’installer la totalité des équipements.

La construction est impressionnante. «Cela revient à pouvoir couvrir le Stade de France ou la Statue de la Liberté», résume dans un communiqué Novarka, coentreprise des groupes français Bouygues et Vinci, qui a conçu et réalisé l'arche. L’objectif est d’abord de confiner les matières radioactives, de protéger les travailleurs du site et le sarcophage déjà existant des agressions climatiques. Ce qui n’était pas vraiment le cas avant.

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Une protection renforcée

Pour rappel, le 26 avril 1986, à 1h23, le réacteur numéro 4 explose au cours d’un exercice de sureté, et laisse à l’air libre pendant une dizaine de jours des combustibles radioactifs qui contaminèront près des trois quarts de l’Europe. La Russie, Le Bélarus et bien sûr l’Ukraine sont en première ligne.

Anna Korolevska, directrice adjointe du musée de Tchernobyl s’en souvient : «En 206 jours, un «sarcophage», d'une ossature métallique de 7300 tonnes et composé de 400 000 mètres cubes de béton, est construit par près de 90 000 personnes, dans des conditions très difficiles, afin d'isoler le réacteur accidenté» raconte-t-elle à l’AFP. Les ouvriers travaillent alors sans protection particulière. Quelques 600 000 Soviétiques se relaient pendant quatre ans afin d’éteindre les incendies, mettre en place une chape de plomb et nettoyer les alentours.

La durée de vie prévue du sarcophage initial était d'une trentaine d’années environ. Mais les premiers travaux de renforcement avaient été lancés dès 1999. De plus, la structure n’était pas prévue pour résister à des séismes. Or toutes les scénarios sont à envisager. Le nouveau dôme pourra donc tenir face à un séisme de forte intensité.

«Une fois le dôme opérationnel, des travaux visant à démanteler l’ancienne construction instable commenceront», estime Sergui Bojko, chef de l'inspection d'État pour la régulation nucléaire (l'organisme chargé de la sécurité nucléaire en Ukraine). Le tout, en suivant l’objectif affiché de la communauté internationale : limiter l’impact sur l’environnement.

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