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Syrie : l'interminable calvaire d'Alep

Des habitants d'Alep en fuite, dans un immeuble détruit, mercredi 30 novembre 2016. Des habitants d'Alep en fuite, dans un immeuble détruit, mercredi 30 novembre 2016.[George OURFALIAN / AFP]

La descente aux enfers continue à Alep, dans le nord de la Syrie, alors que le Conseil de sécurité de l’ONU se réunissait ce mercredi 30 novembre à l’initiative de Paris pour tenter d’atténuer cette «catastrophe humanitaire». 

Soumis aux bombardements incessants du régime et de son allié russe, plus de 200 000 civils sont toujours pris en otage dans les quartiers est de la métropole. Chaque jour, des milliers tentent de fuir, malgré l’absence de couloirs humanitaires sûrs. Au péril de leur vie.

Une ville à feu et à sang

Le mois dernier, une trêve humanitaire accordée par l’aviation russe avait permis aux habitants d’Alep de reprendre leur respiration quelques jours. Mais leur répit fut de courte durée. Dès la fin du cessez-le-feu, Damas et Moscou reprenaient leurs raids massifs contre les quartiers rebelles, n’hésitant pas à bombarder des habitations et des hôpitaux.

Une menace à laquelle vient s’ajouter celle des affrontements au sol, pour lesquels les forces du régime s’appuient également sur des combattants iraniens. Ce mercredi encore, au moins 29 civils ont péri dans des tirs d’artillerie, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme.

La semaine dernière, l’armée s’est emparée de pans entiers des zones rebelles. «Dans les quartiers repris par les forces du régime et les milices iraniennes, il y a des exécutions sommaires, des règlements de compte, tous les jeunes hommes de moins de 40 ans sont arrêtés», expliquait ce mercredi à Jean-Marc Ayrault le président du conseil local d’Alep-Est, Brita Hagi Hassan.

«Le régime pratique la politique de la terre brûlée pour massacrer Alep et l'occuper ensuite», a-t-il poursuivi lors de sa rencontre avec le ministre français des Affaires étrangères. En quatre jours, 50 000 des 250 000 habitants des quartiers Est ont pris la fuite. Sur les plus de 300 000 victimes recensées en Syrie depuis le début de la guerre, des milliers sont mortes dans la métropole.

La diplomatie impuissante

«Il est temps que la communauté internationale se réveille parce que sous nos yeux une tragédie est en train de se dérouler» a exhorté hier Jean-Marc Ayrault, avant d’annoncer une réunion à Paris le 10 décembre avec les États-Unis et d’autres pays européens et arabes. Mais les déclarations et les rencontres de ce genre, nombreuses depuis le début de la guerre, ne sont jamais parvenues à inverser le cours des événements. 

La Russie, membre du Conseil de sécurité, persiste en effet à soutenir le régime de Bachar al-Assad, bloquant toute résolution des Nations-Unies à son encontre.

A lire aussi : Syrie : comme un parfum de guerre froide

Quant au président des États-Unis Barack Obama, qui avait fait du désengagement américain au Moyen-Orient un axe de sa politique étrangère, il s’est toujours refusé à intervenir, malgré ses condamnations répétées des exactions du régime. Et ce n’est pas son successeur Donald Trump, aux positions pro-russes assumées, qui va redonner espoir aux syriens. 

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