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Chine : un homme exécuté il y a vingt-et-un ans innocenté par la justice

Li Shuting, avocat de la famille de Nie Shubin, devant les micros des journalistes le 22 décembre 2014.[FRED DUFOUR / AFP]

C’est la dernière retentissante erreur judiciaire reconnue en Chine. Nie Shubin a été innocenté vendredi 2 décembre, vingt-et-un ans après son exécution pour meurtre et viol.

Exécuté en 1995, Nie Shubin, alors âgé de 20 ans, avait été condamné pour le viol et le meurtre d’une femme. Le corps de celle-ci avait été retrouvé dans un champ de maïs près de la ville de Shijiazhuang, dans le nord du pays.

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Mais en 2005, un tueur en série avait avoué ce meurtre après son arrestation. La famille de Nie Shubin avait alors demandé justice, et cette affaire a été rouverte près de dix ans plus tard, en 2014.

La Cour suprême chinoise a reconnu dans un communiqué que d’importants documents relatifs aux témoins et à la déposition de l’accusé étaient manquants. L’heure du crime, le mode opératoire et les motivations du meurtrier n’avaient pas été établis au moment du procès. «Les faits invoqués lors du procès initial étaient incertains et les preuves insuffisantes», ce qui a poussé la Cour suprême à déclarer l’innocence de Nie Shubin.

La Chine, premier pays au monde en nombre d’exécutions et de condamnés à mort

La Chine est considérée comme le pays réalisant le plus d’exécutions. Elles sont estimées à plusieurs centaines par an, mais leur nombre exact reste un secret d’Etat.

«De nombreuses graves failles existent dans l’application par la Chine de la peine de mort, et l’unique moyen pour eux de garantir que ce type d’affaire tragique ne se reproduise pas est de l’abolir», a réagi William Nee, spécialiste de la Chine à l’ONG Amnesty International.

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