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Israël : la guerre des jupes fait rage au Parlement

Ces aides parlementaires et employées s'étaient réunies avec une cinquantaine d'autres femmes dans le hall d'entrée de la Knesset en signe de protestation contre le tour de vis donné ces derniers jours au code vestimentaire imposé par l'administration du Parlement.[FRED DUFOUR / AFP]

Le Parlement israélien a été mercredi le théâtre d'une bataille vestimentaire lorsqu'une demi-douzaine de femmes se sont vu interdire l'accès au bâtiment où elles travaillent au prétexte que leur jupe ou leur robe était trop courte.

Ces aides parlementaires et employées s'étaient réunies avec une cinquantaine d'autres femmes dans le hall d'entrée de la Knesset en signe de protestation contre le tour de vis donné ces derniers jours au code vestimentaire imposé par l'administration du Parlement, a expliqué à l'AFP Naama Shahar, porte-parole de la députée d'opposition de gauche Merav Michaeli.

«Celles qui ont pu passer les contrôles des vigiles sont ressorties accompagnées de quelques députés pour exprimer notre solidarité avec les femmes restées bloquées», a-t-elle ajouté. «Tout cela est étrange : nous portons les vêtements que nous avons mis des dizaines de fois. Certaines d'entre nous travaillent à la Knesset depuis des trois ou quatre ans et nous n'avons jamais eu ce genre de problème», a ajouté Naama Shahar. «Personne ne nous a expliqué ce changement des règles, c'est inacceptable».

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«Une tentative d'imposer des normes fondamentalistes»

La direction de la Knesset a dénoncé cette protestation. «Il s'agit avant tout d'une provocation organisée (...) Les vigiles hommes et femmes du Parlement font leur travail pour faire respecter un code vestimentaire en vigueur depuis des années», a souligné l'administration dans un communiqué.

Selon les médias, ce code vestimentaire interdit le port du t-shirt, du short, de la robe ou de la jupe courte, et de sandales. Pour la députée Michaeli, il s'agit d'une «tentative d'imposer des normes fondamentalistes», celles des femmes juives religieuses qui se couvrent les jambes, les bras, tout en revêtant un foulard sur la tête ou une perruque.

Moria Silfon, une autre aide-parlementaire, estime que la Knesset est «une institution laïque et non religieuse» et que le code vestimentaire «est discriminatoire, humiliant et honteux envers les femmes». La question vestimentaire a déjà provoqué des remous à la Knesset. En 2007, le port de jeans avait été interdit mais, deux ans plus tard, le président du Parlement Reuven Rivlin, devenu ensuite président du pays, avait levé cette mesure.

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