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Attentat de Berlin : une terreur sans frontières

Une jeune fille se recueille sur les lieux de l'attentat, à Berlin, mardi 20 décembre 2016. Une jeune fille se recueille sur les lieux de l'attentat, à Berlin, mardi 20 décembre 2016.[Odd ANDERSEN / AFP]

Après Paris, Bruxelles, Istanbul et Nice, Berlin a été touché lundi soir par une attaque terroriste, qui a fait au moins douze morts sur un marché de Noël. 

Le mode opératoire, un camion fonçant dans la foule, évoque évidemment les images de la promenade des Anglais le 14 juillet dernier. Et comme pour Nice, c'est Daesh qui a revendiqué l'attentat de Berlin. Pour l’heure, la police allemande n’a pas identifié l’auteur des faits. Un drame qui a durablement ravivé les craintes de l’Allemagne, comme de ses voisins européens. 

Berlin, une cible particulière

Dans la capitale allemande, riverains et touristes sont sous le choc. Les étrangers sont nombreux à venir visiter le pays à l’occasion des fêtes de fin d’années, et beaucoup y voyaient une destination «sûre». Pourtant, plusieurs attentats ont été déjoués outre-Rhin ces derniers mois. Deux attaques, l’une à la bombe et l’autre à l’arme blanche, ont en outre été perpétrées en juillet, faisant plusieurs blessés. Le pays se savait visé. 

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«L’Allemagne est engagée dans la coalition anti-jihadiste depuis 2014, c’est elle qui forme les forces kurdes», rappelle Louis Caprioli, ancien sous-directeur du terrorisme à la DST. «Même si c’est très discret, Daesh sait très bien le poids de Berlin dans la coalition», souligne-t-il.

Dans ce contexte, les détracteurs de la politique d’ouverture aux réfugiés impulsée par Angela Merkel l’an dernier ont été nombreux à arguer que des jihadistes pourraient se cacher parmi les migrants. Un discours réactivé dès l’annonce du drame lundi soir, alors que les responsables n’étaient pas identifiés. «Ce sont les morts de Merkel», a ainsi réagi Markus Pretzell, du parti d’extrême-droite AFD. Son mouvement, aux accents parfois ouvertement xénophobes, séduit de plus en plus en Allemagne. 

Un risque sans frontière

Au-delà du cas allemand, l’Europe entière est en état d’alerte. Hier encore, un Marocain soupçonné de préparer un attentat était arrêté en Autriche. Tous les États occidentaux sont désormais concernés. «On ne peut pas garantir que certains pays seront épargnés», explique Louis Caprioli.

D’autant que les dernières attaques montrent que tous les modes opératoires peuvent être envisagés, des camions béliers de Nice et de Berlin à l’attentat-suicide d’Istanbul, en passant par les fusillades de Paris et d’Orlando. 

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En France, le président François Hollande a admis «un haut niveau de menace», tout en rappelant que la mobilisation était particulièrement élevée. Le Premier ministre Bernard Cazeneuve a de son côté souligné que «des chantiers absolument essentiels pour la sécurité de l'Union européenne» avaient été lancés, en coopération avec Berlin. Une manière de souligner que même le plus haut niveau de vigilance ne peut pas anéantir le risque.   

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