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L'alerte face à la famine

Au Soudan du Sud, la sécheresse est venue s'ajouter à la guerre. Au Soudan du Sud, la sécheresse est venue s'ajouter à la guerre.[Albert Gonzalez Farran - AFP]

Entre conflits armés et désastres, des millions de personnes se retrouvent privées de nourriture en Afrique et au Moyen-Orient.

«Nous sommes face à une tragédie, nous devons éviter qu’elle ne devienne une catastrophe». Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a récemment souligné l’urgence d’agir face aux risques de famine dans certaines zones d’Afrique et du Moyen-Orient.

Depuis le début de l’année, les crises alimentaires se sont en effet aggravées dans différentes régions, au point que des populations entières sont menacées de mourir de faim. Une situation qui ne s’était pas produite depuis six ans, avec la famine qui avait fait 260 000 victimes en Somalie.

La sécheresse en cause

Aujourd’hui, la Corne de l’Afrique est à nouveau touchée par le fléau, avec 2,9 millions de Somaliens, soit plus d’un quart de la population, en état de crise alimentaire. Le pays est en effet l’épicentre d’une sécheresse qui frappe depuis trois mois l’est du continent, ravageant les cultures, décimant le bétail, et privant de nourriture des habitants de plusieurs pays voisins, comme Djibouti, le Kenya et le Soudan du Sud. 

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Dans ce dernier État, le gouvernement lui-même a officiellement déclaré l’état de famine dans deux comtés, où 100 000 personnes sont en danger de mort. Au total, quelque 20 millions de vies humaines sont menacées dans cette zone touchée de plein fouet par le réchauffement climatique.

Et pour l’heure, rien ne garantit que la pluie revienne dans les prochaines semaines. La sécheresse pourrait donc durer encore plusieurs mois et entrainer son lot de catastrophes, comme le retour de maladies  en raison du manque d’eau potable. Dans les pays stables, comme le Kenya, l’État organise la distribution de nourriture au cœur des zones touchées. Mais c’est loin d’être le cas partout.

Des guerres dévastatrices

Les conflits viennent considérablement aggraver la situation dans certains pays. Au Soudan du Sud, la guerre est même la principale cause de la pénurie. C’est aussi le cas au Yémen, où 7 millions de personnes ne savent pas d’où viendra leur prochain repas, selon l’ONU.

Les violences rendent en outre très difficile l’accès de l’aide humanitaire aux populations touchées. «Au Yémen et au Soudan du Sud, les établissements de santé sont pris pour cible, ce qui complique encore notre travail», explique ainsi Pierre Mendiaharat, de Médecins sans frontière. 

Dans la région du lac Tchad, ce sont les exactions de Boko Haram qui privent de nourriture de nombreux civils, en particulier au Nigeria, où la réponse militaire contre la secte islamiste est elle-même très violente. «La lutte contre le terrorisme est la priorité absolu, donc il n’y a pas de pression des instances des Nations unies pour protéger les civils», constate le responsable humanitaire. 

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L’ONU a néanmoins levé récemment 672 millions de dollars pour apporter la région. Mais face à l’ensemble des crises alimentaire, ce sont des milliards qui devront être trouvés. 

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