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L'UE en quête de solutions face à la crise des migrants

Derrière les déclarations, la solidarité peine à s’organiser.[PAO / MITTELMEER / BUNDESWEHR / AFP]

Bruxelles souhaite que tous les Etats membres prennent leurs responsabilités pour mieux gérer l’afflux massif de populations en détresse.

Dans l’unique centre d’accueil d’urgence de Lampedusa, il y a des lits pour 380 personnes. Environ 500 y sont en réalité hébergées avant d’être réparties à travers l’Italie, pour être remplacées par d’autres. Depuis le début de l’année, des milliers ont gagné les côtes italiennes, mais aussi espagnoles et grecques. Et 485 autres ont perdu la vie en voulant traverser la Méditerranée.

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Pour l’Union européenne, il est clair que Rome et Athènes ne peuvent faire face à cette situation seuls. Mais derrière les déclarations, la solidarité peine à s’organiser. Si bien que Bruxelles a tapé du poing sur la table hier, à travers trois rap- ports menaçant de sanctions les Etats qui refusent d’accueillir des réfugiés.

Des promesses non tenues

Les Vingt-Huit avaient pourtant pris des engagements clairs. En septembre 2015, ils étaient en effet convenu de répartir 160.000 personnes en deux ans sur l’ensemble du territoire européen. Un objectif qui semble aujourd’hui irréalisable, au vu des maigres progrès accomplis en un an et demi. Seuls 13.500 demandeurs d’asile ont en effet été relocalisés depuis l’Italie et la Grèce dans le cadre de cet accord.

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Une situation inadmissible pour Bruxelles, qui, après avoir longtemps pri- vilégié le dialogue, envisage de passer au stade suivant. Un représentant de la Commission européenne a ainsi déclaré hier que celle-ci «n’hésiterait pas à faire usage des pouvoirs que lui confèrent les traités», c’est-à-dire à lancer des procédures d’infractions contre les mau- vais élèves. La Hongrie, l’Autriche et la Pologne, qui refusent catégoriquement d’accueillir des demandeurs d’asile, sont particulièrement ciblées. 

La Bulgarie, la Croatie et la Slovaquie, qui ne prennent part au programme que de façon très limitée, sont également mises en cause. Si la France n’est pas concernée, elle est quand même très loin de ses objectifs. Alors qu’elle s’était déclarée prête, en 2015, à recevoir 30 000 demandeurs d’asile, elle n’en avait accueilli que 1 500 en octobre 2016. Une lenteur dénoncée à l’automne dernier par un rapport parlementaire.

Des renvois mal gérés

Pour mieux accueillir les demandeurs fuyant les guerres et les persécutions, et donc susceptibles d’obtenir le statut de réfugiés, Bruxelles exhorte les Etats membres à accélérer les expulsions de ceux venus en Europe pour des motifs économiques. Dans cette perspective, les pays sont incités à réduire les délais de recours contre les décisions de retour et de placer en rétention les personnes risquant de fuir.

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La Commission a aussi plaidé pour l’accélération des négociations avec les pays de départ, notam- ment le Nigeria, la Tunisie et la Jordanie, en vue d’accord de réadmission. «Si des personnes ont besoin d’aide, nous les aiderons, sinon, elles doivent rentrer», a ainsi résumé le vice-président de la Commission, Frans Timmermans.

 

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