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Non-lieu requis pour les soldats français accusés de viols

Des soldats français de la force Sangaris patrouillent à Bangui, en Centrafrique, le 14 février 2016 [ISSOUF SANOGO / AFP/Archives] Des soldats français de la force Sangaris patrouillent à Bangui, en Centrafrique, le 14 février 2016 [ISSOUF SANOGO / AFP/Archives]

Le parquet de Paris a requis un non-lieu dans l'enquête sur les accusations de viols portées par des enfants contre des soldats français de l'opération Sangaris en Centrafrique, en 2013-2014, a appris mardi l'AFP de sources judiciaire et proche du dossier.

Il appartient maintenant aux juges d'instruction d'ordonner un procès ou de confirmer ce non-lieu, l'hypothèse la plus probable puisqu'aucune mise en examen n'a été prononcée.

Les accusations avaient ébranlé l'armée française, présente en Centrafrique pour restaurer la sécurité après des mois de violences confessionnelles entre rebelles et milices.

Pour le parquet, "il ne peut être affirmé à l'issue de l'information qu'aucun abus sexuel n'a été commis sur ces mineurs" mais les éléments recueillis et "la variation des témoignages ne permettent pas d'établir des faits circonstanciés et étayés à l'encontre des militaires qui ont pu être entendus comme mis en cause dans ce dossier", a indiqué à l'AFP la source proche du dossier.

Vue sur le camp de réfugiés dans l'aéroport de M'Poko à Bangui, en Centrafrique, le 7 décembre 2015 [MARCO LONGARI / AFP/Archives]
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Vue sur le camp de réfugiés dans l'aéroport de M'Poko à Bangui, en Centrafrique, le 7 décembre 2015

 

L'affaire avait été révélée fin avril 2015 quand le quotidien britannique The Guardian avait fait état d'une note interne de l'ONU relatant les auditions de six enfants, âgés de 9 à 13 ans, qui dénonçaient des abus sexuels imputés à des militaires dans le camp de déplacés de l'aéroport M'Poko de Bangui, en échange de rations de nourriture, entre décembre 2013 et juin 2014.

Saisi par le ministère de la Défense, le parquet de Paris avait ouvert dès juillet 2014 une enquête préliminaire mais son existence était restée secrète et les autorités françaises ainsi que l'ONU avaient été accusées d'étouffer l'affaire. Le parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire quelques jours après les révélations du Guardian.

Les enfants visaient au départ quatorze militaires, mais les investigations des magistrats et de la gendarmerie prévôtale, chargée d'enquêter sur les militaires engagés en opération extérieure, n'ont pas permis de les étayer. Les juges se sont rendus sur place en 2015 et 2016.

La note de l'ONU faisait état de six témoignages, ceux de quatre enfants se disant victimes et de deux témoins de faits.

"Le contenu des auditions a fortement varié", souligne le parquet, d'après la source proche du dossier. Des incohérences matérielles ont aussi été relevées, selon cette source.

Six militaires désignés comme pouvant être les agresseurs des enfants ont été entendus, dont l'un en garde à vue, mais aucun n'a été mis en examen. Ils ont nié tout abus sexuel.

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