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Un pas vers l'indépendance de l'Ecosse ?

La Première ministre Nicola Sturgeon avait annoncé le 13 mars vouloir organiser un nouveau référendum d'indépendance fin 2018 ou début 2019.[CC / misterfarmer / Pixabay]

Le parlement régional écossais doit adopter mercredi une motion autorisant la Première ministre Nicola Sturgeon à demander la tenue d'un référendum d'indépendance au gouvernement britannique, une semaine avant le déclenchement du Brexit.

Devant les députés, réunis depuis mardi, Mme Sturgeon a dénoncé le fait que l’Écosse doive "sortir de l'UE contre sa volonté", et revendiqué "un mandat démocratique incontestable" pour organiser cette consultation. Les députés écossais devraient approuver sans problème ce texte lors du vote prévu en fin d'après-midi, le Parti national écossais SNP disposant de la majorité avec l'appui des écologistes.

Mme Sturgeon, cheffe du SNP, avait annoncé le 13 mars vouloir organiser un nouveau référendum d'indépendance fin 2018 ou début 2019, faisant valoir que la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne et surtout du marché unique se faisait contre le gré de l'Ecosse et risquait d'entraîner la suppression de "dizaines de milliers d'emplois". Lors d'une première consultation en septembre 2014, les Écossais s'étaient prononcés à 55% contre l'indépendance. Mais la cheffe du SNP souligne que la situation a changé depuis et que 62% des Écossais ont voté pour le maintien dans l'UE lors du référendum du 23 juin, alors que 52% des Britanniques ont voté contre.

"Tous nos efforts de compromis ont été rejetés", a-t-elle encore affirmé mardi, citant en particulier sa demande de transférer davantage de pouvoirs au Parlement régional écossais et celle de rester dans le marché unique. Mais la Première ministre conservatrice britannique Theresa May lui a rétorqué dès la semaine dernière que ce n'était "pas le bon moment" pour organiser cette consultation alors que le Royaume-Uni va se retrouver plongé dans de difficiles négociations de sortie de l'UE pendant les deux années à venir. Lundi, Londres a annoncé qu'il déclencherait le Brexit le 29 mars.

«15e nation la plus prospère»

Outre l'aval du parlement écossais, la demande de référendum doit ensuite recevoir l'accord du gouvernement britannique puis faire l'objet d'un vote au parlement de Westminster.

Vue générale du parlement écossais le 21 mars 2017 à Edimburg [Andy Buchanan / AFP]
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Vue générale du parlement écossais le 21 mars 2017 à Edimburg

 

Pour Mme Sturgeon, la position de Theresa May sera "démocratiquement indéfendable" si "les députés écossais approuvent (la) motion". "Cette décision cruciale ne doit pas être prise par moi ou la Première ministre (Theresa May). Elle doit être celle du peuple écossais", avait-elle écrit la semaine dernière sur son compte Twitter.

Si elle parvient à décrocher un nouveau référendum, Mme Sturgeon devra aussi convaincre des Écossais encore divisés. Selon un sondage publié dimanche, seuls 44% d'entre eux sont à ce jour favorables à une indépendance, et une légère majorité (51%) sont contre un référendum dans un avenir proche.

Se pose également la question de savoir si Édimbourg a les moyens de son indépendance, alors que la santé de l'économie écossaise s'est détériorée avec la chute des cours du pétrole depuis 2014.

Pour l'ex Premier ministre d’Écosse et ex-leader du SNP Alex Salmond, l’Ecosse est "la 15e nation la plus prospère au monde en termes de PIB par habitant". "Affirmer que nous n'aurions pas les moyens d'être indépendants est fondamentalement stupide", estime-t-il.

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