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Une terre en surchauffe

La banquise diminue d'année en année du fait du réchauffement climatique. La banquise diminue d'année en année du fait du réchauffement climatique. [EITAN ABRAMOVICH / AFP]

Le réchauffement climatique a atteint des niveaux record en 2016, selon un rapport publié mardi par l’Organisation météorologique mondiale (OMM), l’agence spécialisée de l’ONU sur le sujet. 

Et les experts prévoient que le phénomène se poursuive en 2017, ne voyant pas de raison d’anticiper une rupture dans cette dynamique. En amont de la Journée météorologique mondiale, prévue demain, le secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas a rappelé «l’influence des activités humaines sur le système climatique».

Un constat sans appel

En 2016, la hausse de la température par rapport à l’ère préindustrielle a atteint 1,1 °C, ce qui fait de l’année dernière la plus chaude jamais enregistrée, avec 0,06 °C de plus que le record de 2015. Concrètement, cela a donné lieu à des vagues de chaleur sans précédent à travers le globe : 42 °C en Afrique du Sud en janvier, 51 °C en Inde en juillet, 53 °C en Irak à plusieurs reprises…

Ce réchauffement s’est traduit par d’autres événements anormaux à travers la planète. La banquise s’est fortement réduite dans l’Arctique, qui a connu cet hiver des jours proches du dégel. Le niveau de la mer a continué à monter, et les océans à se réchauffer, dans des proportions supérieures à ce qu’imaginaient jusqu’à présent les experts, selon les dernières études.

Le Pacifique est particulièrement touché, du fait du phénomène climatique El Nino. Ce dérèglement météorologique est à l’origine de sécheresses dans certaines régions du globe, et de précipitations inhabituellement fortes dans d’autres.

Très puissant en 2016, il s’est à présent dissipé, mais «nous assistons aujourd’hui à d’autres bouleversements dans le monde que nous sommes bien en peine d’élucider», souligne le directeur du Programme mondial de recherche sur le climat, David Carlson, pour qui «nous touchons ici aux limites de notre savoir scientifique».

L’ONU constate en outre que la concentration de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère n’a aucunement ralenti.  

Une mobilisation menacée

Tous ces éléments appellent une réponse urgente et coordonnée au niveau mondial. C’était l’objectif de l’accord de Paris sur le climat, signé fin 2015 par 195 pays et entré en vigueur en 2016. Mais cette mobilisation semble aujourd’hui menacée, les Etats-Unis, l’un des principaux émetteurs de CO2 dans le monde, ayant porté au pouvoir un président ouvertement climato-sceptique. 

En détaillant son projet de budget la semaine dernière, Donald Trump a annoncé des coupes drastiques dans la quasi-totalité des fonds consacrés au climat. Une décision qui pourrait avoir une influence néfaste sur d’autres pays, en raison du pouvoir prescripteur de Washington. 

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