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Le président du Yémen condamné à mort par un tribunal rebelle

En deux ans, le conflit a fait 7.700 morts et 40.000 blessés.[AHMAD AL-BASHA / AFP]

Le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi a été condamné à mort pour «haute trahison» par un tribunal des rebelles qui contrôlent la capitale Sanaa, a rapporté leur agence de presse.

M. Hadi a été reconnu coupable d'avoir «usurpé le titre de président après la fin de son mandat», d'avoir «incité à l'agression menée par l'Arabie saoudite» et d'avoir «porté atteinte à l'indépendance et à l'intégrité territoriale de la République yéménite», selon l'agence Saba.

Six autres responsables yéménites du gouvernement Hadi ont été condamnés à la même peine, toujours selon Saba. L'annonce de ces condamnations coïncide avec le deuxième anniversaire dimanche de l'intervention au Yémen d'une coalition militaire arabe menée par l'Arabie saoudite, en soutien au président Hadi. Cette intervention a permis aux forces pro-Hadi de reprendre cinq provinces du sud, mais le nord et Sanaa restent toujours sous le contrôle des Houthis et de leurs alliés.

Les rebelles chiites Houthis et leurs alliés, des partisans de l'ex-président Ali Abdallah Saleh, organisaient dimanche une grande manifestation à Sanaa sous le slogan: «la résistance à l'agression (saoudienne) se poursuivra». Des centaines de milliers de personnes participaient à ce rassemblement, selon des journalistes de l'AFP sur place.

Les Houtis ne lâchent rien

Dans un discours samedi, M. Saleh a affirmé que «les Yéménites libres continueront à choisir l'option de la résistance tant que la coalition, conduite par l'Arabie saoudite, continuera à agresser leur pays et à privilégier le choix de la guerre». «Tant que votre agression continuera, nous continuerons à résister», a déclaré samedi le leader rebelle Abdel Malek al-Houthi dans un discours.

«L'ennemi a vécu dans l'illusion en se croyant capable de l'emporter en une semaine ou un mois» mais il s'est «enfoncé dans la boue». Le dernier conflit au Yémen a démarré après l'insurrection contre M. Saleh en 2011 dans la foulée du Printemps arabe. S'estimant marginalisés, les Houthis, issus de l'importante minorité zaïdite (environ un tiers de la population) concentrée dans le nord, ont lancé une offensive en 2014 qui leur a permis de s'emparer de la capitale Sanaa. Le 26 mars 2015, l'Arabie saoudite et ses alliés ont lancé une campagne de frappes aériennes contre les rebelles.

 En deux ans, plus de 7.700 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées et 40.000 blessées dans ce conflit, selon l'ONU.

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