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Attentat au camion à Stockholm : 4 morts, un gardé à vue pour «acte terroriste»

Le camion utilisé pour l'attentat à Stockholm, le 7 avril 2017 [Odd ANDERSEN / AFP/Archives] Le camion utilisé pour l'attentat à Stockholm, le 7 avril 2017 [Odd ANDERSEN / AFP/Archives]

Un homme soupçonné d'«homicides à caractère terroriste» a été placé en garde à vue samedi à Stockholm, au lendemain de l'attaque sanglante au camion bélier qui a semé l'effroi dans la capitale suédoise.

Un véhicule lancé à vive allure au coeur d'une grande ville qui percute les passants et laisse derrière lui un cortège de corps mutilés : l'attaque rappelle le mode opératoire des attentats de Nice, Berlin et Londres, trois attaques revendiquées par le groupe terroriste Daesh, contrairement à ce drame de Stockholm, pour l'instant non récupéré.

4 morts et 15 blessés

«La terreur a frappé au coeur de la ville», titrait samedi le quotidien de référence Dagens Nyheter, en publiant à sa une la photo du camion encastré dans la vitrine d'un grand magasin, après sa course meurtrière.

Le dernier bilan des services de secours faisait état de 4 morts et 15 blessés, dont plusieurs enfants. Neuf blessés se trouvaient dans un état grave. «La Suède a été attaquée», a déclaré le Premier ministre suédois Stefan Löfven. «Tout laisse penser à un attentat», a-t-il ajouté. Revenu précipitamment à Stockholm, le dirigeant social-démocrate a déposé dans la soirée une gerbe de roses rouges à quelques pas de la tragédie.

Deux hommes arrêtés 

Du côté de l'enquête, la police ne laisse filtrer qu'un minimum d'informations, mais le parquet a annoncé tôt samedi le placement en garde à vue d'un homme soupçonné d'«homicides à caractère terroriste», a indiqué à l'AFP la porte-parole du parquet, Karin Rosander.

Le code de procédure pénale suédois prévoit plusieurs degrés de suspicion et l'homme est entendu sous le régime de suspicion le plus élevé, a-t-elle précisé. Il avait été interpellé vendredi soir à Märsta, une petite ville du nord de l'agglomération stockholmoise et selon le quotidien Aftonbladet, il s'agirait d'un Ouzbek de 39 ans, sympathisant de Daesh. 

Le parquet n'a pas apporté de détail sur son identité mais son signalement correspond à celui d'un individu filmé sur les lieux et à l'heure de l'attaque, vêtu d'une veste kaki à capuche noire, et pour lequel un avis de recherche avait été émis. Un autre homme a été interpellé plus tard dans la soirée dans une banlieue de la capitale. Des sources policières citées par la télévision publique SVT ont évoqué une «connexion» possible entre les deux hommes.

«Le même bruit qu'une bombe»

Aucun de ces deux hommes n'a cependant été officiellement désigné par la police ou le parquet comme étant le chauffeur du camion de livraison qui a foncé sur les passants vendredi après-midi, peu avant 13h00 GMT, dans la rue piétonne la plus fréquentée de la capitale, Drottninggatan. Le camion a été enlevé au cours de la nuit, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Le Premier ministre, qui a annoncé le renforcement des contrôles aux frontières, a appelé ses compatriotes à ne pas céder à la peur.

«C'était attendu»

«Les terroristes veulent nous effrayer, que nous changions nos comportements, nous empêcher de vivre normalement, mais c'est pourtant ce que nous allons faire. Les terroristes ne pourront jamais vaincre la Suède, jamais», a-t-il déclaré. Pour Magnus Ranstorp, directeur de recherche au Centre d'études des menaces asymétriques du Collège de la défense nationale suédoise (CATS), cet attentat ne constitue pas une surprise.

«C'était attendu, la police et les services de renseignement répétaient un tel scenario depuis plusieurs mois (...). On ne savait simplement pas quand ça se produirait», a-t-il souligné pour l'AFP. La Suède n'a été visée qu'une seule fois par un attentat, quand en décembre 2010 un homme avait mené une attaque-suicide à la bombe, dans la même rue piétonne de Stockholm. Il n'avait que légèrement blessé des passants.

Comme après d'autres attentats commis en Europe et ailleurs dans le monde, la mairie de Paris a fait éteindre la Tour Eiffel à minuit vendredi soir, en hommage aux victimes.

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