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Somalie : 10 morts dans un attentat à la voiture piégée

Des somaliens transportent le cadavre d'une victime après un attentat à Mogadiscio le 9 avril 2017 [Mohamed ABDIWAHAB / AFP] Des somaliens transportent le cadavre d'une victime après un attentat à Mogadiscio le 9 avril 2017 [Mohamed ABDIWAHAB / AFP]

Au moins dix personnes dont sept civils ont péri dimanche à Mogadiscio dans un attentat à la voiture piégée.

Cette attaque a visé, sans l'atteindre, le chef de l'armée somalienne, réponse sanglante des shebab au récent discours martial du président somalien.

Un kamikaze au volant d'une voiture bourrée d'explosifs a foncé dimanche à la mi-journée sur le convoi escortant Mohamed Ahmed Jimale. Celui-ci, connu de la population sous le surnom de «Irfid», a été nommé à la tête de l'armée somalienne jeudi par le président Mohamed Abdullahi Mohamed.

«Un minibus bourré d'explosifs a frappé de plein fouet un bus transportant des civils alors qu'il tentait d'atteindre le convoi du chef de l'armée. Nous avons confirmé la mort de sept civils et de trois membres des forces de sécurité», a déclaré à l'AFP un haut responsable de l'armée somalienne, Muktar Adan Moalim.

Le directeur du service d'ambulances privées «Amin» de la capitale Mogadiscio, Abdulkadir Abdirahman Adem, a de son côté fait état de cinq blessés hospitalisés.

Des victimes démembrées

Selon plusieurs témoins, le bilan de cette attaque perpétrée à proximité du ministère de la Défense s'avérait difficile à établir, plusieurs victimes ayant été démembrées par la puissante explosion.

Un vidéaste de l'AFP qui s'était rendu sur les lieux peu après l'attaque avait vu les cadavres de cinq personnes et des morceaux de membres humains éparpillés au sol. Les islamistes radicaux shebab ont rapidement revendiqué l'attentat dans un communiqué publié sur le site de leur station, Radio Andalus.

«Les premières informations indiquent que le chef de l'armée en a réchappé de peu», ont-ils concédé, une information confirmée à l'AFP par plusieurs sources sécuritaires somaliennes. «Le responsable visé n'a pas été blessé», a ainsi affirmé Muktar Adan Moalim. 

«Nous devons les attaquer» 

Cette attaque ciblée contre le nouveau commandant en chef de l'armée somalienne sonne comme la réponse des shebab, affiliés à Al-Qaïda, au discours martial tenu cette semaine par le président Mohamed à l'occasion d'une série de nominations à la tête de l'armée, de la police et des services de renseignements.

«J'annonce l'état de guerre dans le pays et appelle le public à soutenir l'armée nationale pour l'aider à combattre les terroristes», avait déclaré jeudi à la presse le président élu le 8 février, plus connu sous son surnom «Farmajo» et dont un des principaux défis est d'améliorer la situation sécuritaire de cet Etat défaillant.

«Nous n'attendrons pas que les éléments violents fassent exploser notre peuple, nous devons les attaquer et libérer les zones dans lesquelles ils sont stationnés», avait ajouté le président, vêtu d'un treillis militaire. M. Mohamed avait également lancé un appel aux jeunes shebab.

Un ultimatum de 60 jours

«Nous sommes désolés pour ces enfants qui ont été trompés et nous leur offrons un ultimatum de 60 jours pour se rendre, ou alors ils en subiront les conséquences».

Les shebab, qui ont juré la perte du fragile gouvernement central somalien, soutenu à bout de bras par la communauté internationale et par les 22.000 hommes de la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom), ont menacé à la mi-février de mener une guerre «sans merci» contre le nouveau président.

Confrontés à la puissance de feu de l'Amisom déployée en 2007, les shebab ont été chassés de Mogadiscio en août 2011. Ils ont ensuite perdu l'essentiel de leurs bastions, mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d'où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides, jusque dans la capitale.

 

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