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Une pétition pour que la girafe soit placée sur la liste des espèces menacées

Ces dix dernières années, au moins 3.700 girafes auraient été victimes de braconnage.[SIMON MAINA / AFP]

Des défenseurs de l’environnement ont déposé une requête officielle au Gouvernement américain afin que les girafes soient considérées comme une espèce en danger, statut qui permettrait de freiner leur «extinction silencieuse».

Selon le Guardian, la pétition, signée par cinq groupes environnementaux, demande au US Fish and Wildlife Service (un organisme fédéral des Etats-Unis destiné à la protection de la faune) d’apporter aux girafes la même protection qu’aux autres animaux qui figurent dans la liste des espèces en danger.

Une situation insoupçonnée

La population de girafes connaît actuellement un déclin spectaculaire : d'après l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le nombre de girafes aurait baissé de 40% en trente ans, passant de 163.452 ou 151.702 individus en 1985 à 97.562 seulement en 2015. En décembre dernier, l’UICN faisait ainsi figurer les girafes dans sa liste rouge, les classant dans la catégorie «Vulnérable».

La situation désastreuse des plus grands animaux terrestres, dont le cou peut mesurer 1,80 mètre, et la langue atteindre un demi-mètre, a pris les défenseurs par surprise. Selon la pétition, l’espèce subit une pression accrue des amateurs de chasse aux trophées, qui se rendent en Afrique dans le seul but de s’attaquer au gros gibier et de conserver une partie de l’animal. La majorité de ces chasseurs viennent des Etats-Unis.

Le rôle des Etats-Unis

Selon les chiffres rapportés par les cinq groupes environnementaux, ces dix dernières années, 21.402 défenses, 3.008 peaux et 3.744 trophées divers provenant d’une girafe auraient été importés d’Afrique par des Américains. Au moins 3.700 girafes auraient ainsi été victimes de cette pratique.

La chasse des girafes a été éclipsée par le braconnage massif des éléphants et des rhinocéros, ainsi que par des événements retentissants tels que la mise à mort de Cecil le lion en 2015, le mâle dominant du parc national Hwange au Zimbabwe, tué par un dentiste du Minnesota. C’est seulement en août dernier que la chasse des girafes a été révélée au grand public, au travers notamment des images d’une adolescente de 12 ans, originaire de l’Utah, posant aux côtés de la dépouille d’une girafe.

Selon la pétition, les Etats-Unis «jouissent d’une position privilégiée afin d’aider à la conservation de ces animaux grands, gracieux et emblématiques». Les lister parmi les animaux menacés imposerait des restrictions lourdes aux chasseurs américains qui importent des trophées de girafe. Elle ajoute qu’«étant donné la menace constante qui pèse sur les girafes et leur population désormais réduite, il est temps que l’Endangered Species Act (une loi fédérale américaine créée pour protéger les espèces en danger) protège cette espèce qui est sérieusement et de plus en plus menacée».

L’organisme fédéral Fish and Wildlife Service dispose désormais de 90 jours pour répondre à la pétition et décider si l’inscription de la girafe dans la liste des espèces menacées est justifiée. En tout, le processus pourrait prendre plus d’un an. 

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