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Trump reçoit Abbas à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump, le 2 mai 2017 à la Maison Blanche, à Washington [Mandel NGAN / AFP] Le président américain Donald Trump, le 2 mai 2017 à la Maison Blanche, à Washington [Mandel NGAN / AFP]

Deux mois et demi après avoir reçu son «ami» Benjamin Netanyahou, Donald Trump accueille mercredi à la Maison Blanche le président palestinien Mahmoud Abbas, avec l'espoir - ténu à ce stade - de relancer les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens.

Mahmoud Abbas, qui a rencontré à Ramallah plusieurs responsables américains, dont Mike Pompeo, le chef de la CIA, et Jason Greenblatt, représentant spécial du président républicain, a récemment jugé que la nouvelle administration américaine était «sérieuse» dans sa volonté trouver une «solution à la question palestinienne». «Le simple fait que cette rencontre ait lieu est l'un des nombreux signaux qui démontrent que l'approche de Trump face au conflit israélo-palestinien est plus conventionnelle que ce à quoi tout le monde s'attendait», souligne Ilan Goldenberg, expert du Center for a New American Security. Comme sur nombre de grands dossiers diplomatiques, le magnat de l'immobilier a, de fait, considérablement évolué par rapport à ses promesses de campagne.

S'il a pris ses distances avec la solution à deux Etats, référence de la communauté internationale depuis des décennies, il a aussi appelé, devant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, à la «retenue» sur l'expansion des colonies israéliennes dans les Territoires palestiniens occupés. Le magnat de l'immobilier a également, pour l'heure, mis en sourdine sa promesse de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël et d'y installer l'ambassade américaine, une décision qui aurait provoqué à coup sur la colère des Palestiniens.

Le président palestinien Mahmoud Abbas, le 27 mars 2017 à Bruxelles [EMMANUEL DUNAND / AFP]
Le président palestinien Mahmoud Abbas, le 27 mars 2017 à Bruxelles. [EMMANUEL DUNAND / AFP]

Mardi, pourtant, le vice-président Mike Pence a laissé entendre que cette hypothèse pourrait revenir sur le devant de la scène. «Au moment où nous parlons, (le président) se penche avec attention sur un déplacement de l'ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem», a-t-il lancé, sans autres précisions, à l'occasion d'une cérémonie pour marquer la journée de l'Indépendance.

«Persévérance et patience»

Nombre d'analystes mettent en garde contre la tentation d'attentes démesurées autour de ce premier face-à-face dans le Bureau ovale entre Donald Trump et Mahmoud Abbas. Pour Ilan Goldenberg, l'administration Trump «devrait se concentrer sur des petits pas visant à améliorer la situation sur le terrain, préserver la possibilité d'une solution à deux Etats pour plus tard et préparer le terrain pour des négociations à l'avenir».

Le président américain Donald Trump (d) reçoit le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le 15 février 2017 à la Maison Blanche, à Washington [SAUL LOEB / AFP/Archives]
Le président américain Donald Trump (d) reçoit le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, le 15 février 2017 à la Maison Blanche, à Washington. [SAUL LOEB / AFP/Archives]

«Il n'y a aucune raison qu'il n'y ait pas de paix entre Israël et les Palestiniens, pas la moindre raison», affirmait la semaine dernière à l'agence Reuters Donald Trump, dont la stratégie sur ce dossier reste entourée d'un épais mystère. Pourtant, la tâche reste herculéenne, tant les positions sont éloignées et le degré de défiance élevé. Et le 45e président des Etats-Unis sait que ses prédécesseurs ont échoué, Barack Obama en tête, qui promettait, à l'aube de sa présidence, d'oeuvrer «avec pugnacité» à une paix durable entre Israël et les Palestiniens.

Les Palestiniens réclament un Etat indépendant dans les frontières de 1967, ayant pour capitale Jérusalem-Est, ce qui signifie la fin de 50 ans d'occupation de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et de la partie majoritairement palestinienne de la Ville sainte. «Contrairement à une transaction immobilière, (Donald Trump) ne pourra simplement se retirer quand les choses tourneront mal, or cela arrivera», souligne Aaron David Miller, spécialiste du Proche-Orient au sein du Wilson Center, dans une tribune publiée sur CNN.com.

Persévérance et patience

«Trump devra faire preuve de persévérance et de patience. Et même s'il le fait, il n'y a pas l'ombre d'un élément permettant d'affirmer que Abbas ou Netanyahou soient prêts à prendre des décisions fortes sur les sujets centraux», ajoute-t-il. La position de Mahmoud Abbas dans les Territoires palestiniens est délicate. A Gaza, tenue depuis 10 ans sans partage par le Hamas islamiste, il est régulièrement conspué. Or la nouvelle plateforme présentée lundi par le Hamas, visant à atténuer le ton belliqueux de son texte fondateur, ne devrait pas changer fondamentalement la donne.

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