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La police tchétchène demande aux parents de tuer leurs enfants gays

Le dirigeant tchétchène, Ramzan Kadyrov, lors de son investiture en octobre 2016. [ELENA FITKULINA / AFP]

Depuis le mois de mars, les discriminations et les violences envers la communauté homosexuelle se multiplient en Tchétchénie. Après la révélation de camps de concentration par un journal local, des rescapés livrent leur version des faits et mettent en cause la police.

Des survivants de la purge en Tchétchénie visant les homosexuels ont déclaré que la police locale demandait aux parents de tuer leurs enfants gays pour «l'honneur», rapporte le site Pink News. Les autorités menaceraient les familles en leur disant «Soit vous le faites, soit nous le faisons».

Un rescapé a expliqué qu'après avoir «torturé un homme pendant deux semaines», les autorités ont convoqué ses parents et ses frères dans le camp et lui ont demandé de «s'en occuper» sous peine de le tuer eux-mêmes. «C'est notre famille, nous le ferons nous-mêmes», a raconté le témoin. «Ils l'ont pris et l'ont tué dans la forêt. Ils l'ont enterré là. Il n'a même pas eu le droit à des funérailles».

«Si je rentre chez moi, ma propre famille me tuera»

Le harcèlement de la communauté LGBT a toujours été monnaie courante en Tchétchénie, «mais jamais à ce point», a expliqué l'homme dont l'identité n'a pas été révélée. «Si je rentre chez moi, ma propre famille me tuera», a-t-il avoué.

Fin avril, quatre autres «prisons» avaient été découvertes par les médias locaux, augmentant le nombre de ces camps à six. Le leader tchétchène, Ramzan Kadyrov, a nié à plusieurs reprises l'existence de ces camps. Une porte-parole du gouvernement a même déclaré qu'il était impossible «d'emprisonner et harceler quelqu'un qui n'existe pas dans la république», sous-entendant qu'il n'y avait pas d'homosexuels en Tchétchénie.

La communauté internationale s'est mobilisée pour que Vladimir Poutine mette fin à ces atrocités. La journaliste Katie Couric avait tenté d'aborder le sujet avec la porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, qui lui avait répondu «Non, ce n'est pas mon problème. Je ne suis pas une spécialiste, ce n'est pas mon domaine». Réticente, elle a tout de même confié qu'une enquête était en cours «comme dans tout pays normal» mais n'a pas voulu donner plus d'informations.

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