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La diplomatie allemande accuse Trump d'affaiblir l'Occident

Ces propos illustrent l'agacement de la première puissance européenne vis-à-vis du président américain.[NICHOLAS KAMM / AFP]

Emboîtant le pas à Angela Merkel, le chef de la diplomatie allemande a lancé lundi une salve contre Donald Trump, accusé d'affaiblir l'Occident, des propos illustrant l'agacement de la première puissance européenne vis-à-vis du président américain.

«Toute personne qui accélère le changement climatique en réduisant la protection de l'environnement, qui vend plus d'armes dans une zone de conflit et qui ne veut pas résoudre politiquement des conflits religieux, eh bien cette personne met en danger la paix en Europe», a souligné le ministre des Affaires étrangères allemand Sigmar Gabriel.

«La politique à courte vue du gouvernement américain est contraire aux intérêts de l'Union européenne», a-t-il ajouté, quelques jours après la fin de la première tournée à l'étranger du président américain qui l'a conduit en Arabie Saoudite, en Israël à Bruxelles et au sommet du G7 en Italie.

«L'Occident plus petit, ou en tout cas plus faible»

S'exprimant devant la presse, le ministre allemand a aussi estimé que les tergiversations américaines sur le climat et les 98 milliards d'euros de contrats d'armement à l'Arabie Saoudite, pays très critiqué pour son bilan en matière de droits de l'Homme, ont rendu «l'Occident plus petit, ou en tout cas plus faible».

La veille, c'est la chancelière Angela Merkel qui avait ouvert le bal en estimant que l'Europe ne pouvait plus totalement compter sur les Etats-Unis de Donald Trump et le Royaume-Uni post-Brexit. «L'époque où nous pouvions entièrement compter les uns sur les autres est quasiment révolue. C'est mon expérience de ces derniers jours. Nous, Européens, devons prendre notre destin en main», a-t-elle dit.

Aucun commentaire des Etats-Unis pour le moment

Jusqu'ici ni les Etats-Unis ni les autres capitales européennes n'ont réagi directement aux propos de Angela Merkel et de son diplomate en chef. Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, «reste partisan de bâtir des ponts», a commenté son porte-parole.

Cette sortie critique exceptionnelle pour la chancelière faisait suite au sommet du G7 qui n'a notamment pas abouti à un engagement américain à respecter l'accord de Paris sur le climat. Angela Merkel avait déjà dénoncé samedi 27 mai une situation «pas du tout satisfaisante».

 Trump très critique envers l'Allemagne

Dès le jour de l'élection de l'homme d'affaires, la chancelière avait signifié à Donald Trump qu'il devait se tenir aux valeurs des démocraties occidentales après une campagne marquée par les dérapages et les controverses.

Le président américain, avant et après son élection, ne s'est pas privé non plus d'attaquer l'Allemagne. Fidèle à son discours anti-libre-échange, il a notamment adopté un ton très dur vis-à-vis des excédents commerciaux allemands, menaçant d'instaurer des taxes douanières en représailles.

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