En direct
A suivre

Le réchauffement climatique pourrait avoir un impact sur notre sommeil

Les plus défavorisés et les personnes âgées pourraient être davantage touchés par le manque de sommeil dû à la chaleur.[STEPHEN SHAVER / AFP]

Une étude publiée vendredi par Science Advances prédit que le réchauffement climatique provoquera des nuits plus courtes dans les années à venir, et plus particulièrement en été.

L’étude, issue des recherches de quatre universitaires américains, montre que les plus défavorisés, qui n’ont pas accès à la climatisation, et les plus âgés, dont le corps régule difficilement la température, seront les plus touchés par ce phénomène.

Si les émissions de gaz à effet de serre ne cessent d’augmenter, les personnes victimes d’insomnies connaîtront davantage de nuits blanches. D’ici à 2050, les quatre scientifiques estiment que, sur un groupe de cent américains, six nuits de sommeil agité s'ajouteront chaque mois à la moyenne actuelle. Ce chiffre passe à quatorze nuits de plus en 2099 si les températures ne baissent pas, et si le schéma social reste le même qu'en 2017.

Pourtant, comme le rappelle l’étude, un sommeil réparateur est une donnée cruciale pour le corps humain. Un repos régulièrement perturbé par la chaleur pourrait avoir de lourdes conséquences sur le cerveau, les muscles, le système immunitaire et le métabolisme. Les individus seraient plus exposés aux accidents cardiovasculaires, au diabète, à l’obésité et à la dépression, qui pourrait conduire au suicide.

Nick Obradovich, l’un des experts ayant contribué à cette étude, a déclaré au New York Times que l’idée de cette recherche lui est venue en 2015, tandis qu’il souffrait de la chaleur dans sa chambre dépourvue de climatisation. «Je ne dormais pas. Mes amis ne dormaient pas. Mes collègues ne dormaient pas», se souvient-il. «Le taux de bougonnerie était plus élevé que d’habitude».

Pour étayer ses recherches, il a analysé les données collectées par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies, qui interroge les individus sur leurs nuits chaque mois. Sans surprise, le chercheur a trouvé une corrélation entre les températures élevées et les nuits perturbées.

L’étude était basée sur les souvenirs des témoins de leurs nuits, des données relativement imprécises. Pour des recherches plus probantes, le sommeil d’un grand nombre d’individus devrait être étudié chaque nuit dans des laboratoires. «Ces données idéales n’existent pas, et seraient excessivement coûteuses», a expliqué Nick Obradovich au New York Times.

Jerome Siegel, chef du laboratoire du sommeil de l’Université de Californie, qui n'a pas contribué à ces recherches, a nuancé les résultats obtenus, affirmant que les données limitées la rendaient peu convaincante. «C’est un genre d’exercice agréable», a-t-il déclaré au New York Times. «Oui, cela pourrait affecter les personnes. Mais le sommeil est le cadet de mes soucis lorsqu’il s’agit du changement climatique, alors que c’est mon domaine de recherche», a-t-il ajouté. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités